Considérant que 22 millions de noirs subissent aux
Etats-Unis une oppression politique, une exploitation économique et une
dégradation sociale imposées par l’homme blanc, Malcom X., dans ce discours
prononcé à Cleveland (Ohio) le 3 avril 1964, appelle à ne plus voter pour les
démocrates qui jamais n’ont tenu leurs promesses de leur accorder le droit de
vote dans les États du Sud ségrégationnistes.
Il dénonce le complot gouvernemental qui continue à
les priver de ce droit en totale illégalité, contre l’avis de la Cour Suprême
et charcute régulièrement les circonscriptions électorales au nord, en fonction
de l’évolution de la population pour, là aussi, les priver de pouvoir.
Alors qu’ils ont travaillé 310 ans gratuitement, le
gouvernement pour lequel ils vont se battre et mourir à l’étranger, continue à
conspirer contre eux. Si Malcom X. préconise la non-violence envers ceux qui ne
sont pas violents, il justifie la violence en réponse à la violence qu’ils
subissent. Avec des mots prudents et choisis, il propose une autre forme de
lutte que des manifestations pacifiques mais si violemment réprimées.
Le discours que John F. Kennedy a prononcé le 11
juin 1963, après un printemps de répression extrêmement violent dans les États
du Sud et alors que les mouvements pacifistes perdent de l’audience, les jeunes
recherchant des solutions plus radicales, est très clair et ne louvoie pas pour
ménager des susceptibilités. Les États-Unis ont été fondés par des hommes de
différentes nations sur le principe de l’égalité entre eux. Un siècle après l’abolition
de l’esclavage par Abraham Lincoln, l’injustice, l’oppression économique et
sociale des Noirs, ne sont pas justifiables. Face à cette crise morale que
traverse la nation, il demande au Congrès de légiférer pour mettre fin à la
ségrégation.
La loi sur les droits civiques sera votée en 1964.
John F. Kennedy a été assassiné à Dallas le 22 novembre 1963 et Malcom X. le 21
février 1965.
La lecture de ces deux textes rend parfaitement
compte de la tension de ces années-là, du contexte autant que des enjeux. Celui
de Malcom X. pose les bonnes questions quant aux moyens de l’engagement
politique, de la lutte et de la résistance.
Plus de cinquante ans après, ils demeurent d’une
brulante actualité.
Sans doute, les parties supprimées sont-elles anecdotiques
et trop datées, mais l’intégralité des textes est toujours préférable . Elle ôte
d’un doute.
LE VOTE OU LE FUSIL
Malcom X
Suivi de NOUS FORMONS UN SEUL ET MÊME PAYS
John F. Kennedy
62 pages – 3,10 euros
Éditions Points Seuil – Paris – février 2011
Édition bilingue.
Est-ce que vous avez aussi relevé l'erreur de traduction en français, quand il est question de l'espérance de vie des noirs sept fois moindre, au lieu qu'elle soit mentionnée comme inférieure de sept ans (comme écrit en anglais)? Je crois que ça doit être p.30, mais je n'ai pas mon exemplaire (lu très récemment!) sous la main...
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