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29 décembre 2017

COMPRENDRE LE MONDE - Introduction à l’analyse des systèmes-mondes

Immanuel Wallerstein propose d’étudier les fondements et les principes de notre système-monde capitaliste moderne, d’analyser l’évolution des sociétés dans leur globalité et non plus en terme d’État-nation, dans leur complexité et non plus selon des champs séparés (politique, économique, culturel,…). Cet ouvrage est une introduction à ce mode de pensée qui ne manquera pas de susciter débats et interrogations, de remettre en cause nombre d’idées reçues.


L’histoire de l’analyse des systèmes-monde est depuis toujours liée aux structures de savoir. Au milieu du XVIII ème siècle, l’économie-monde capitaliste était en place depuis deux siècles et l’impératif d’accumuler sans relâche des capitaux avait entrainé la nécessité d’un changement technologique permanent et l’expansion continue des frontières - géographiques, psychologiques, intellectuelles et scientifiques. Le savoir théologique fut renvoyé à la sphère privé. Les philosophes insistèrent alors sur la capacité humaine à acquérir le savoir grâce à un travail intellectuel et non plus par des révélations issues des autorités ou des écrits religieux. Le savoir était considéré comme un champ unifié, sans frontière précise entre la science et la philosophie, jusqu’au « divorce » survenu à la fin du XVIII ème siècle. Les défenseurs de la science « empirique » affirmait que la déduction métaphysique était une spéculation et n’avait pas valeur de « vérité ». C’est à cette époque que l’université moderne voit le jour. Contrairement à l’université médiévale, les professeurs ne sont pas des ecclésiastiques et sont rémunérés. Ils sont répartis en facultés représentant des disciplines spécifiques. Au XIX ème siècle, l’université institutionnalisa le partage en « deux cultures » : les sciences et les « humanités », créant ainsi une barrière entre la quête de la vérité et celle du bien et de la beauté. Les sciences furent divisées en différentes disciplines : physique, chimie, géographie, astronomie, zoologie, mathématique, etc, tout comme les « humanités » : philosophie, lettres classiques, histoire de l’art, musicologie, langues et littératures nationales et d’autres zones linguistiques…

La Révolution française a vulgarisé deux idées révolutionnaires qui se répandirent et furent largement adoptées : le changement politique était désormais possible voire normal et la souveraineté n’appartenait plus à un monarque ou à un régime mais au peuple qui seul pouvait donner sa légitimité à un régime. C’est l’origine des sciences sociales car désormais il importait de comprendre les facteurs aboutissant à un changement. Au XIX ème siècle, l’Histoire connait une révolution en abandonnant l’hagiographie pour une méthode scientifique reposant sur la recherche de documents d’archive, sous l’impulsion de Léopold Ranke. Pourtant les nouveaux historiens choisissent la faculté des humanités. En pratique, cette nouvelle discipline était cantonné aux « nations historiques » : la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis et les régions qui formeront plus tard l’Allemagne et l’Italie.

Parce que les responsables politiques avaient besoin de mieux comprendre le présent, de nouvelles disciplines apparurent : l’économie, les sciences politiques et la sociologie pour étudier les sphères sociales dominant l’idéologie libérale : le marché, l’État et la société civile, supposés obéir à des lois identifiables grâce à une analyse empirique et une généralisation de type inductif.
Étudier le reste du monde avait aussi son importance. Pour cela, deux autres disciplines ont émergé : l’anthropologie pour les peuples « primitifs », peuples soumis à la domination coloniale et l’orientalisme pour les « grandes civilisation » en dehors de la zone paneuropéenne, considérées comme non modernes.


En 1945, les États-Unis sont incontestablement la puissance hégémonique du système-monde et les pays du « tiers-monde » sont le théâtre de troubles politiques et de revendications géopolitiques. L’université américaine oriente alors ses chercheurs vers l’étude des autres « aires culturelles » pour comprendre les mouvements nationalistes par exemple. Ils considèrent que toutes les « sociétés nationales » se développent fondamentalement de la même façon, par étapes, mais à des rythmes propres… en se proposant comme modèle. Pendant la guerre froide, l’URSS adopte également le concept des étapes du développement, en se désignant comme État modèle.


Dans les années 1945-1970, quatre débats en sciences sociales vont préparer le terrain à l’émergence de l’analyse des système-monde :
    - Le concept centre-périphérie : le commerce internationale n’est pas un échange d’égal à égal car certains pays (le centre) sont en mesure d’imposer un transfert de plus value des pays « plus faibles » (la périphérie) vers le centre. Le sous-développement n’est pas considéré comme un état premier mais la conséquence des développement du capitalisme. Les partis communistes latino-américains, adeptes de la théorie du développement, sont critiqués car préconisent que les radicaux s’allient aux « bourgeois progressistes » afin de provoquer une révolution bourgeoise qui permettrait ensuite de passer au socialisme. Au contraire, les partisans de la « théorie de la dépendance » leur opposent l’exemple de la révolution cubaine.
    - Le débat sur le mode de production asiatique brisa les héritages conceptuels rigides du marxisme orthodoxe et apporta un regard nouveau sur les catégories analytiques du XIX ème siècle.
    - La transition du féodalisme au capitalisme est discutée selon l’importance accordée aux facteurs externes (les flux commerciaux) et internes (rôle des changement dans la structure de production et donc des rapports de classes).
    - La notion d’histoire « totale » fut impulsée par Fernand Braudel avec son étude du monde méditerranéen, offensive intellectuelle et institutionnelle contre la séparation traditionnelle des sciences sociales.


Ces quatre débats furent réunis par le choc culturel des révolutions de 1968. L’unité d’analyse appelée « système-monde » se substitua à celle de l’État national. Elle désigne « une zone spatiale/temporelle qui traverse nombre d’unités politiques et culturelles et qui constitue une zone intégrée d’activités et d’institutions régies par certaines règles systémiques ». Il s’agit de s’efforcer de complexifier et de contextualiser les « variables simples » afin de mieux comprendre les situations sociales concrètes.



Le capitalisme est un système dans lequel personnes et entreprises produisent pour vendre sur le marché dans le but principal d’une accumulation illimitée du profit. Seul le système-monde moderne est un système capitaliste. Les capitalistes n’ont pas besoin de marchés réellement libres. Au contraire, ils recherchent, avec l’appui de l’appareil d’un État relativement fort, une situation de quasi-monopole par le système des brevets, des restrictions gouvernementales à l’importation et à l’exportation, les subventions publiques et les allègements fiscaux,… Sans ces interventions, le système capitaliste ne pourrait pas se développer, donc survivre.
Les produits de pointe suivent un cycle relativement court mais permettant à ceux qui les contrôlent d’accumuler un capital considérable. D’autres prennent le relais en permanence.
Les entreprises croissent horizontalement (par l’extension d’une même gamme de produits), verticalement (par l’intégration des différentes étapes de la chaîne de production) ou orthogonalement (par le développement d’autres produits sans relation étroite). Une taille accrue permet de baisser les coûts grâce aux économies d’échelle mais en multipliant les risques d’inefficacité organisationnelle. En conflit permanent avec les entreprises auxquelles elles achètent leurs intrants et avec celles auxquelles elles vendent leurs produits, beaucoup font faillite ou sont rachetées, condition de l’accumulation illimitée du capital.

L’histoire économique du système-monde moderne est une succession de déplacements de la fabrication des produits vers les zones semi-périphériques, puis périphériques, comme celle des textiles qui est désormais une des moins rentables. L’évolution des industries de pointe est toujours la même :
    - Phase A : stimulus majeur à l’expansion de l’économie monde et accumulation considérable de capital pendant la période quasi-hégémonique. Augmentation du nombre d’emploi, salaires plus élevés et impression générale de relative prospérité.
    - Phase B : l’arrivée de plus en plus d’entreprises sur ce marché engendre une surproduction. Concurrence accrue qui réduit le taux de profit. Stagnation ou récession. Baisse de la production et augmentation du taux de chômage. Délocalisations vers des zones à plus bas coûts de main-d’œuvre pour conserver les parts de marché. Baisse de la demande effective en raison de la diminution des revenus des consommateurs.
Ce sont les phases A (expansion) et B (stagnation) du cycle de Kondratieff qui dure en général 50 à 60 ans, selon les mesures prises par les États.

Les prolétaires sont des salariés qui n’ont d’autres ressources que la vente de leur force de travail. On considère comme « ménage élargi », 3 à 10 personnes qui rassemblent diverses sources de revenus afin de subvenir ensembles à leurs besoins : salaire, activité de subsistance, production marchande simple, rente et revenu de transfert.
Des identités de groupe de statuts ( nation, race, communauté religieuse, genre, orientation sexuelle,…) permettent d’homogénéiser la disparité initiale et de réunifier le ménage élargi.

L’universalisme signifie l’application de normes générales à tous, sans tenir compte des particularismes. Il s’applique en fait plutôt aux cadres du système-monde et légitimise l’allocation méritocratique des postes. Le racisme et le sexisme sont des normes négatives, un anti-universalisme, une discrimination institutionnelle active contre toutes les personnes d’un même groupe de statut.  Ces normes existent pour justifier et renforcer les situations d’infériorité et les rendre acceptables à ceux qui les vivent, comme des codifications de vérités naturelles et éternelles. Elles deviennent des normes pour l’État, le marché du travail et l’espace public, justifient la polarisation du système-monde. Cette association antinomique est tout aussi fondamentale au système que la division axiale du travail centre-périphérie.


L’État moderne est souverain. Le système inter-étatique est apparu avec le développement de la diplomatie dans la péninsule italienne à la Renaissance. Son institutionnalisation est liée à la paix de Westphalie en 1648, les traités alors signés codifiant les règles des relations entre États, étendues ensuite dans le droit international.
La souveraineté est l’affirmation d’une autonomie interne (collecte des impôts, tribunaux, règlementations et maintient de l’ordre) et externe, impliquant une reconnaissance réciproque.
Pour les entrepreneurs opérant dans l’économie-monde capitaliste, l’autorité des États souverains intervient dans sept domaines : définition des règles de circulation des marchandises, du capital et de la main d’œuvre aux frontières, établissement des lois régissant les droits de propriété, définition de la législation sur l’emploi et la rémunération des travailleurs, décision des coûts que les entreprises doivent internaliser et des processus économiques qui peuvent être monopolisés ou pas et à quel point, pouvoir de contrer les décisions des autres États. L’application du « laisser-faire », idéologie officielle de beaucoup de capitalistes, n’est véritablement souhaitée que partiellement.

L’allocation de la plus-value fait l’objet d’une lutte permanente, y compris en dehors du cadre parlementaire (manifestations, révoltes, activités révolutionnaires) : la lutte des classes.
Les conservateurs rejettent l’idée d’une souveraineté populaire et revendiquent les institutions traditionnelles (monarchie, Église, notables, famille,…) comme remparts au changement.
Les libéraux proposent d’accepter certains changements pour limiter l’ampleur et la vitesse du changement.
Les radicaux dirigent les mouvements anti-systémiques.
Suite à la Révolution française, les libéraux centristes dominent la scène politique du système-monde.  Les conservateurs et les radicaux infléchissent leurs positions au point de devenir des avatars virtuels du libéralisme centriste.

Si l’État a l’exclusivité légitime de la violence, l’usage de la force est pour lui un signe de faiblesse, d’incapacité à mettre en œuvre ses décisions légales. Plus l’État est faible, plus il est difficile d’accumuler des richesses par des activités productives. La machinerie étatique devient alors le moyen le plus efficace, à travers le vol et la corruption. Les États conforment leur autorité en transformant leur population en « nation », création sociale la définissant par une histoire, une chronologie longue et un ensemble de caractéristiques présumées communes. Ils produisent le nationalisme à l’aide du système scolaire public, du service militaire et des cérémonies officielles. « Le nationalisme est le liant essentiel des structures étatiques. »

Les États forts font pression sur les États faibles afin qu’ils gardent leurs frontières ouvertes à la circulation de facteurs de production utiles et rentables pour les entreprises des États forts.

Un État peut devenir dominant en transformant l’économie-monde en empire-monde soumis à une seule autorité politique (tentatives de Charles Quint, de Napoléon ou d’Hitler) ou en obtenant une situation hégémonique (comme les Provinces unies au milieu du XVII ème siècle, le Royaume-Uni au milieu du XIX ème siècle et les États-Unis au milieu du XX ème siècle) leur permettant, pendant un temps, de définir les règles du jeu dans le système inter-étatique, de dominer l’économie-monde, de s’imposer sur le plan politique sans recours à la force militaire et de formuler le langage culturel pour discuter de l’état du monde. Un empire-monde étoufferait le capitalisme en remettant en cause la priorité de l’accumulation illimitée du capital, c’est pourquoi chaque tentative s’est heurtée à l’hostilité des entreprises capitalistes. Au contraire, l’hégémonie peut leur être très utile.
Une hégémonie s’impose à la suite d’une longue période de dégradation relative de l’ordre mondial, marqué par une « guerre de trente ans » opposant une alliance autour d’un pays prétendant à la construction d’un empire-monde à une alliance autour d’un candidat au pouvoir hégémonique. L’hégémonie est cruciale, répétée et toujours relativement courte car pour se maintenir, il doit recourir à la force, premier signe de faiblesse et source du déclin futur.


Une idéologie est une stratégie cohérente d’intervention dans le champ social, permettant d’établir des orientations politiques claires. À la suite de la Révolution française donc, l’idéologie conservatrice, le parti de l’ordre qui souhaité restaurer l’ancien régime, fut opposé au parti du mouvement, les libéraux, qui envisageait des réformes institutionnelles pour changer la société à une allure « naturelle », dans un progrès perpétuel vers un monde plus juste. La « révolution mondiale » de 1848 révéla les mouvements anti-systémiques, les radicaux, comme acteurs politiques majeurs. Un programme libéral précis pour les pays centraux du système-monde moderne se dessina entre 1848 et la Première Guerre mondiale : élargissement du droit de vote, accès élargi à l’éducation, renforcement du rôle de l’État pour mieux protéger les citoyens, développement des services de santé, élimination des fluctuations de revenus au cours de la vie,… soit une traduction du slogan « Liberté, égalité, fraternité » en termes politiques. Mais les libéraux se montrèrent timides dans l’application de leur programme, craignant l’émergence de nouveaux troubles. Ils furent poussés par les conservateurs qui le trouvaient modéré et sensé, et les radicaux qui acceptaient ces réformes restreintes tout en poursuivant la construction d’une base organisationnelle destinée à la conquête ultérieure du pouvoir. Le programme libéral devint un trait commun caractéristique de la géoculture.

Le groupe exclu qui créa la première organisation sérieuse fut la classe ouvrière industrielle urbaine, le prolétariat. Le mouvement social définissait sa lutte comme celle des travailleurs contre les capitalistes. C’étaient essentiellement des hommes adultes appartenant au groupe ethnique dominant. Les exclus de cette catégorie (les femmes d’une part, les groupes raciaux, religieux, linguistiques et ethniques d’autre part) devaient s’organiser en parallèle et parfois en concurrence. Des années 1830 aux années 1970, ces groupes opprimés luttèrent pour l’extension de leurs droits à la citoyenneté soit en procédant eux-mêmes au changement (stratégie culturelle), soit en changeant les institutions (stratégie politique).


La crise systémique contemporaine débute certainement avec la « révolution mondiale » de 1968 qui marqua la fin de la suprématie libérale.


La négociation pour la rémunération des employés résulte d’un rapport de force politique, économique et culturelle. Les délocalisations sont une manière de faire face à l’augmentation constante des coûts salariaux, améliorant également le rapport de force politique en faveur de l’employeur dans le pays qu’il déserte. Le monde s’urbanise en raison de cette stratégie mais la première moitié du XXI ème siècle menace de voir l’élimination des dernières concentrations rurales. Les entreprises n’auront bientôt plus de solution de délocalisation.
L’épuisement des matières premières augmente leur coût
de production.
Ils croissent également avec l’augmentation des impôts pour répondre aux besoins des citoyens et pour maintenir les infrastructures.
Après la formidable expansion des structures productives après 1945, la brutale augmentation de ces trois coûts, notamment ces cinquante dernières années, a accentué la baisse des taux de profit due à l’incapacité des producteurs à maintenir des positions oligopolistiques.

Après 1945, des mouvements anti-systémiques sont parvenus à prendre le pouvoir dans les appareils d’État mais ont eu du mal à réaliser la seconde partie de leur programme : changer le monde. Les ressentiments et la désillusion croissante provoquèrent un séisme culturel mondial en 1968. Les producteurs de l’économie-monde capitaliste perdirent le principal élément stabilisateur caché du système : l’optimisme des opprimés. La lutte contre le racisme, menée par les opprimés eux-mêmes, est devenue la question centrale de la scène politique mondiale, avec celle de la sexualité, avec des conséquences considérables sur la législation, les coutumes, les religions et le débat intellectuel. Les questions de pouvoir politique et de structures économiques furent reléguées au second plan dans la rhétorique militante.
Alors que l’économie-monde entrait dans une longue phase B du cycle de Kondratieff, la coalition des forces libérales et conservatrices tentèrent de contrer l’augmentation des coûts de production dans leurs trois composantes, notamment en s’en prenant à l’État-providence. Le thème du développement fut remplacé par celui de mondialisation. Les gouvernements Tatcher et Reagan furent les principaux promoteurs de cette stratégie, qualifiée de « néolibéralisme » pour la théorie et de « consensus de Washington » pour les politiques à mettre en œuvre. De plus en plus de capitalistes se sont détournés de la production pour se tourner vers la spéculation financière.
À l’esprit de Davos, une partie des radicaux a répondu par l’esprit de Porto Alegre, structurant un mouvement des mouvements autour du slogan « un autre monde est possible ».
Les attentats du 11 septembre 2001 ont marqué un nouveau tournant, permettant aux conservateurs de mettre en œuvre un programme visant à inverser l’évolution culturelle du système-monde depuis 1968, notamment dans les domaines du racisme et de la sexualité.
Quant le système en place ne peut plus fonctionner selon ses propres paramètres, un choix s’impose inévitablement. Le processus de bifurcation est incertain. La période de transition peut être longue, encore vingt-cinq à cinquante ans, et son dénouement incertain.

Avec cet ouvrage, Immanuel Wallertein contribue à nous permettre de comprendre clairement ce qui se passe afin de faire des choix sur la direction que nous souhaitons voir prendre au monde et réfléchir à la façon dont il faut agir. Cette lecture est assurément indispensable, bien moins ardue et beaucoup plus enthousiasmante qu'il n'y parait.




COMPRENDRE LE MONDE
Introduction à l’analyse des systèmes-mondes
Immanuel Wallerstein
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Camille Horsey
186 pages – 8 euros
Éditions La Découverte – Paris – Avril 2009


Un important glossaire suit, éclaircissant si besoin, par une définition précise, chacune des notions évoquées.

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