C’est l’histoire de l’Utopie, l’histoire de
l’engagement, l’histoire des luttes pour un monde plus juste, l’histoire du
XXème siècle, avec ses désenchantements et ses désillusions.
Destins croisés.
Celui de Lev Davidovitch Bronstein, dit Troski, traqué
jusqu’à sa mort par Staline, depuis sa déportation à Alma-Ata en 1927, puis ses
exils successifs au large de Constantinople, au Danemark, à Barbizon, en
Norvège, enfin où Mexique où il mourra comme on le sait, en 1940. Celui de
Ramon Mercader, combattant de la guerre d’Espagne, formé, tout comme d’autres,
pour une mission qu’on lui demandera d’accomplir un jour, ou pas, condamné à
vivre sous d’autres identités.
C’est un écrivain cubain frustré, qui recueille
cette histoire d’un mystérieux inconnu qui promenait ses lévriers sur la plage.
Il tardera à la retranscrire.
Derrière ces récits croisés, Leonardo Padura nous
brosse l’histoire de l’autre Guerre d’Espagne, celle qui permit à Staline
d’anéantir ses opposants au sein des Brigades Internationales et son
acharnement à poursuivre sans relâche, à persécuter et détruire tous ceux qui s’opposèrent
à lui. Il raconte comment le
mensonge idéologique a eu fait et cause de l’utopie révolutionnaire du XXème
siècle. À Cuba, cette histoire prend encore plus de sens.
Fresque fascinante qui éclaire la foi
révolutionnaire, avec ses aveuglements et ses désillusions, de différentes
perspectives. Leonardo Padura, écrivain cubain vivant aujourd’hui à La Havane,
propose par son travail de recherche prodigieux, de faire la part des choses
pour tout ceux qui conserve l’amertume d’une utopie trahie. Il s’agit d’une
recherche de la vérité, histoire d’une tentative de compréhension de notre
époque mais aussi, sans doute, d’une invitation à une réflexion idéologique.
L’HOMME QUI AIMAIT LES CHIENS.
Leonardo Padura.
674 pages – 24 euros
Éditions Métaillé – Paris – janvier 2011
En poche :
805 pages – 9,30 euros
Point Seuil – Paris – octobre 2014
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