L’écrivain hongrois Frigyes Karinthy (1887-1938) prévenait
souvent ces lecteurs ainsi : « En humour, je ne plaisante jamais. » Ces
cinq nouvelles, publiées initialement entre 1929 et 1933, le prouvent.
Le
Directeur Général des Usines d’Idéologie politique et de Fabrication de
Constitutions Destinées à un Régime Susceptible de Gouverner décide de lancer
un nouveau produit. En quelques minutes ses conseillers lui concoctent un
nouveau programme prévoyant l’égalité pour les blonds et tenant les motards et
les pisciculteurs pour des agents provocateurs responsable de la future guerre
mondiale. Ils dénichent le candidat qui va avec et c’est vrai qu’il est parfait
dans son rôle. Ne reste plus qu’à trouver le pays à qui le vendre !
Méditant
sur la propriété privée, après avoir évoqué Ben Jonson, Dickens et Marx,
Frigyes Karinthy en propose une nouvelle définition, considérant notamment
qu’on ne peut revendiquer posséder que ce qu’on peut défendre y compris par la
force.
Son
discours de candidature à la députation, sans aucun programme, mêle tout autant
satire, absurde et un certain bon sens.
Avec
Bellit, paru, soulignons-le, en 1933,
il raconte l’histoire d’un livre qui, diffusé à des millions d’exemplaires, met
l’humanité à feu et à sang.
Enfin,
c’est dans la nouvelle Maillons qu’il
développe sa fameuse théorie selon laquelle chacun d’entre nous est relié à quiconque
par une chaîne ne comptant pas plus de cinq intermédiaires.
Son humour caustique pour dénoncer les travers du
monde et son regard amèrement lucide sur la société, font de Frigyes Karinthy
un auteur absolument recommandable.
PROPAGANDE
Frigyes Karinthy
66 pages – 6,50 euros.
Éditions La Part commune – Rennes – septembre 2016
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