Pour quoi faire ?

18 novembre 2017

LE MEILLEUR DES MONDES

Quelques 600 ans après Ford (nouveau repère temporel), une société mondialisée a supprimé toute frustration et a perfectionné au plus au point les conditionnements afin de garantir la stabilité sociale.
L’un de ses principaux instruments, le procédé Bokanovsky, permet d’obtenir en moyenne presque onze mille frères et sœurs à partir d’un seul ovule. Puis la « Prédestination Sociale » est obtenue en privant in vitro des embryons d’oxygène, par exemple, pour entraver leur développement et « fabriquer » des Epsilons ou en les gorgeant de pseudo-sang et d’hormones pour des Alphas. Chaque caste est ainsi alimentée selon les besoins. Ensuite un long et rigoureux conditionnement leur fera aimer ce qu’ils seront obligé de faire, à l’aide de l’hypnopédie (répétitions de leçons orales durant le sommeil) , « la plus grande force moralisatrice de tous les temps ». Haine des livres et de la nature, attirances qui inciteraient à la réflexion, « l’Histoire c’est de la blague ! », acclimatation précoce à la mort pour qu’elle ne soit jamais cause de chagrin, sont ainsi inculquées. « Soixante-deux mille quatre cents répétitions font une vérité. » La consommation quotidienne de soma, puissant anxiolytique, viendra stopper les premiers effets de la moindre contrariété. Si bien que « tout le monde est heureux à présent. »

Cette description d’un « monde parfait », obsédé par le « bonheur » de tous, un bonheur débarrassé des passions, est remarquable. À chacun d’y voir la prémonition ou la dénonciation de certains totalitarismes, des dérives d’une société fondée sur la technologie et la science.
L’élément perturbateur, fervent lecteur de Shakespeare pour ne pas trop en raconter, viendra s’opposer à l’ordre des choses essentiellement sur un plan sentimental et moral. Il revendiquera le droit à la chasteté, à l’amour exclusif en opposition à la sexualité récréative instituée. Il défend aussi la liberté.
Le titre de cette dystopie étant devenu un tel lieu commun qu’il n’est pas inutile de savoir ce qu’elle raconte réellement.




LE MEILLEUR DES MONDES
Aldous Huxley
Traduit de l’anglais par Jules Castier
Préface de
290 pages – 19 euros
Éditions Plon – Collection « Feux croisés » – Paris – Septembre 2017
Publié pour la première fois en 1932 sous le titre Brave New World.



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