Une chronologie recense les événements survenus depuis le précédent numéro. Ainsi on apprend que le 9 février, l’Assemblée générale de Pierre & Vacances a nommé comme administrateur pour trois ans, l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Le Conseil d’État doit donner un avis cette année sur l’annulation de l’autorisation de travaux au titre de la loi sur l’eau.
« Ce qui est en jeu, c’est une guerre des mondes ; un affrontement entre deux visions du monde inconciliables. D’un côté, le monde capitaliste et étatique qui s’empare des territoires, des ressources, des êtres, des corps et des esprits ; qui régit, contrôle, administre, colonise et désagrège la vie sociale. De l’autre, des individus qui aspirent à une vie sociale autonome ; qui résistent à l’avancée et la pénétration du capital par la dissidence, la réappropriation des territoires et des savoirs, par l’expérimentation libre et la défense de la communalité. »
Le 22 février 2017, le Conseil d’État a modifié les critères législatifs d’identification d’une zone humide, jusque là définie par ses sols ou sa végétation. Il suffisait d’un seul critère alors que désormais il en faut deux. Ainsi, la zone humide détruite par le projet en Isère est réduite de 76 à 5,6 hectares avec cette nouvelle définition. Pierre & Vacances a déposé un recours pour pouvoir reprendre les travaux, deux jours avant. Coïncidence ?
D’autres « tours de passe-passe sur mesure » sont rapportés, comme la modification d’une ZNIEFF (Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique) en Bourgogne, pour créer une vaste zone AUL (Zone à urbaniser-loisirs) à la demande du préfet qui souhaitait « une expertise plus fine de la forêt » permettant de rendre un autre projet de parc possible.
Un article prend le temps de présenter « le monde en toc de Center Parcs », « paradis aquatique subtropical » fermé, avec piscine chauffée en permanence à 30° et au sein duquel on été introduits des arbres exotiques, buissons et plantes déplantés, parfois vieux de trois cents ans, pouvant peser jusqu’à cinq tonnes.
À propos de l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, la rédaction rappelle que les ZAD s’opposent aussi « aux réglementations et aux normes créées pour la cogestion agricole-administration/industrie/syndicats visant délibérément à l’élimination de l’activité agricole autonome ». "Les luttes continuent de plus belle".
Le récit de la tournée reliant les composantes de la lutte contre Center Parcs en Isère, en Saône-et-Loire et dans le Jura met en garde contre la démocratie participative utilisée comme « tête de pont dans le processus de consentement des populations à abandonner leur territoire aux élus et aux promoteurs ». Faire collaborer une partie de la population qui va cogérer avec le pouvoir, permet de discréditer toute forme de contestation.
Parce qu’il est important de ne pas laisser à d’autres le récit de nos luttes, cette revue est nécessaire. Elle contribue à tisser le réseau des résistances, à alimenter l’aller-retour permanent entre théorie et pratique, à nourrir tous nos combats.
DE TOUT BOIS #9
Revue de lutte contre le Center Parcs de Roybon
36 pages – 2 euros
Éditions Le Monde l’envers – Grenoble – Printemps 2018
http://www.lemondealenvers.lautre.net/catalogue.html
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