Pierre Kropotkine établit une généalogie de la morale qui va à l’encontre de celle imposée par « les gouvernants, les hommes de loi et le clergé ». Il dénonce la religion et la loi comme morale fausse et défend une vraie morale naturelle, existant dans tout le règne animal.
Excellent dossier sur le « poids du clic ». Le très bouddhiste Steve Jobs, fondateur d’Appel, demande à être envoyé au nirvana convaincu d’avoir contribué au bonheur de l’humanité. Pour commencer il sera réincarné en mineur de la République du Congo puis en travailleuse chinoise pour lui faire comprendre (et à nous par même occasion) les conditions de production de ses inventions. Le procédé narratif est simple, amusant et convainquant.
Récit pour le moins pittoresque d’un journaliste indépendant américain dans le Mexique révolutionnaire. John Reed suit les guérilleros et raconte leur quotidien haut en couleurs dans des tableaux expressifs et plein de saveurs, avec force passion et lyrisme.
Puisque tout se tient, il est impossible de remanier quoique ce soit : tout serait à refaire à la fois et satisfaire les mécontents serait en créer de nouveaux. L’incapacité à réformer n’a comme seule solution la révolution affirme Kropotkine. Celle-ci commence lorsque raisonnements et paroles se transforment en action.
« Le Christ ne pouvait pas, alors c’est Marx qui est venu… ». Une erreur d’aiguillage l’a conduit de nos jours dans le quartier de Soho à New York au lieu de celui de Londres où il a vécu. Les journaux l’ont informé que l’organisation du monde n’a guère changé, ne confirmant que trop ses prévisions. Il a obtenu une heure pour venir faire une petite mise au point sur ses théories trop souvent déformées. En lui donnant la parole, Howard Zinn répond aux amalgames imposés par le nouvel ordre néolibéral qui utilisent l’effondrement de l’Union soviétique pour invalider toute croyance en la possibilité d’une organisation sociale fondé sur le bonheur du plus grand nombre plutôt que sur la liberté individuelle de faire des profits et de s’accomplir dans la seule consommation.
Raharimanana n’était pas né en 1947. En mars, Madagascar s’était insurgée contre la colonisation française. La répression dura deux ans. Sa mémoire demande des comptes. Il cherche à reconstituer ces années-là qui échappent aux mémoires, histoire réécrite par les vainqueurs, tue par les vaincus, pour oublier.
Pendant la guerre civile russe, un paysan ukrainienne prendra la tête d’un mouvement insurrectionnel autonome, brandissant le drapeau noir de l’anarchie. Cette aventure épique longtemps occultée est un épisode glorieux et tragique de la mémoire des vaincus.
Au cours de l’été 2010, la gauche dénonçait la dérive droitière du discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, au nom de l’antiracisme. Après l’été 2012, la gauche revenue au pouvoir, a repris à son compte la politique de stigmatisation des Roms. En cinq articles et autant d’angles d’approche différents, cet ouvrage fait le point sur ce qu’il est désormais convenu de nommer « la question Rom », effaçant ainsi tout caractère politique.
Vers 21 heures, le 26 septembre 2014, des centaines d’agents de police et un certain nombre de civils armés ont attaqué cinq bus d’étudiants de l’école rurale normale Raul Isidro Burgos d’Ayotzinapa, un autre transportant une équipe de foot, à Iguala, dans l’État du Guerrero, au Mexique. Bilan : 6 morts, 40 blessés et 43 étudiants disparus. Consciencieusement, John Gibler, journaliste américain indépendant vivant au Mexique depuis plus de dix ans, a interrogé l’ensemble des témoins de ces événements pour découvrir une toute autre version que la vérité officielle. Ainsi, il démontre la collusion des forces d’État et du crime organisé pour bâtir une impunité administrative juridique. Inspiré par le principe zapatiste « diriger en obéissant » (mandar obedeciendo), il cherche à « écrire en écoutant » (escribir escuchando).
C’est un chœur qui déclame sa longue supplication, récit essoufflant de son périple. Ces migrants racontent leurs peurs, « peur de devoir rentrer, (…) peur de devoir rester, peur de n’avoir pas le droit de rester ».
À partir de récits et d’articles de presse, Bertold Brecht compose une série de scènettes se déroulant entre 1935 et 1938 : vie quotidienne en Allemagne, depuis l’accession au pouvoir de Hitler jusqu’à l’Anschluss.