Sans rien caché, il raconte avec une grande précision les violences qu’il a subit, sans pudeur mais animé d’un intense sentiment d’urgence pour illustrer « ce qui est la pratique courante dans cette guerre atroce et sanglante », « faire connaître la vérité » et ainsi « aider au cessez-le-feu et à la paix ». Malgré ses souffrances, les coups, les menaces, les privations, il veille à conserver une certaine dignité. « En appeler au respect de la légalité devant ces brutes était ridicule, mais je voulais leur montrer qu’ils ne m’avaient pas impressionné. » « Ne pas céder à ces brutes qui se flattaient d’être des émules de la Gestapo. »
Même soumis au sérum de vérité, il tente de résister, de conserver sa lucidité et trouve le courage et la force de tromper ses tortionnaires. Et lorsqu’il croise dans le couloir des « prisonniers musulmans », ils le saluent au passage : « « Courage, frère ! » Et dans leurs yeux, je lisais une solidarité, une amitié, une confiance si totales que je me sentais fier, justement parce que j’étais un Européen, d’avoir ma place parmi eux. »
Si certains passages sont insoutenables, ce témoignage demeure nécessaire comme le conclut Henri Alleg, pour que les Français sachent ce qui s’est fait « EN LEUR NOM ».
LA QUESTION
Henri Alleg
114 pages – 6,60 euros
Les Éditions de minuit – Collection « Documents » – Paris – Septembre 1994
Écrit en novembre 1957.
Publié pour la première fois le 18 février 1958, saisi le 27 mars 1958.
Voir aussi :
Merci
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