La décennie commencée avec les révolutions du Printemps arabe, s’achève « par un embrasement à la géographie éclatée », touchant tous les régimes politiques, autour d’une demande de justice sociale et d’une contestation des élites dirigeante dénoncées comme une oligarchie ne servant pas les intérêts des citoyens. Partout, les manifestants réclament la démocratie, une démocratie réelle, contestent le modèle de la démocratie libérale. Samuel Hayat, chercheur en science politique au CNRS, interroge le bien fondé de l’utilisation du terme démocratie par les régimes qui le monopolisent pour légitimer leur pouvoir, les puissances européennes qui se livraient à l’horreur de l’entreprise coloniale et les États-Unis qui pratiquaient l’esclavage puis la ségrégation raciale. Une partie des élites politiques considèrent préférable de continuer à décider seules au prétexte de la technicité supposée trop grande des questions politiques. À l’opposé, le « principe démocratie » correspond aux revendications d’autonomie des citoyens et à la capacité collective à s’organiser, à prendre directement les décisions. Ainsi, un profond sentiment de trahison des classes populaires par l’État justifie leur révolte au nom d’une conception sociale de la démocratie.
Pour quoi faire ?
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30 juin 2020
25 juin 2020
HOMMES DE MAÏS, COEURS DE BRAISE - Cultures indiennes en rébellion au Mexique
Après 1994, la rébellion zapatiste a éveillé et inspiré les consciences bien au-delà du Chiapas, trouvant un écho dans le mouvement anti-mondialisation, de Seattle à Gênes, mais aussi dans les autres communautés indigènes du Mexique. Georges Lapierre, Joani Hocquenghem et d’autres, sont allés à la rencontre de celle-ci pour comprendre leur lutte pour leurs cultures et, au-delà, pour l'autonomie.
22 juin 2020
ÉDITOCRATES SOUS PERFUSION - Les aides publiques à la presse trente ans de gabegie
Alors que « la presse française dominante » publie régulièrement exhortations à « réduire la dépense publique » et anathèmes contre « la France des assistés », elle est depuis trente ans littéralement gavée de millions d’euros annuels d’aides publiques qui peuvent représenter jusqu’à 12% du chiffre d’affaire de certains titres. Sébastien Fontenelle a enquêté, notamment à partir des nombreux rapports parlementaires mettant en lumière cette « gabegie », et dénonce la « gigantesque hypocrisie des fabricants de consentement » : l’impôt finance la « confection d’une propagande journalistique dédiée à la stigmatisation maniaque d’une mauvaise gestion de l’impôt ».
19 juin 2020
SOUS L’OEIL DES CAMÉRAS - Contre la vidéosurveillance à Grenoble
Longtemps épargnée par la vidéosurveillance, Grenoble est équipée à partir de janvier 2010 par la municipalité socialiste de dômes 360°. Cet ouvrage rassemble des textes critiques diffusés à cette époque, dans le but d’informer sur les avancées des « technologies de flicage » et de s’opposer au monde qui les produit.
17 juin 2020
BEAU COMME UNE PRISON QUI BRULE - Un aperçu des Gordon Riots
16 juin 2020
NI OR NI MAÎTRE - Montagne d’or et consorts
Enquête « sans ménagement » sur le projet dit de la « Montagne d’or » d’exploration aurifère en Guyane. Mine à ciel ouvert en pleine forêt tropicale, usine de cyanuration et dépotoirs de déchets toxiques, recherche du profit à n’importe quel prix dans le respect hypocrite des normes vertes et solidaires en vigueur, « c’est ce monde morbide et mortifère que cet ouvrage met en joue. »
12 juin 2020
DANS LA CLASSE DE L’HOMME BLANC
À partir des archives de l’Éducation nationale, des textes officiels et des manuels scolaires, Laurence De Cock retrace les débats qui ont agité l’enseignement de l’histoire de la colonisation, depuis les années 1980. Si l’histoire coloniale a toujours figuré dans le récit national scolaire comme support de valorisation de la fierté patriotique, surtout à partir de la IIIe République, elle est l’un des contenus les plus mobilisés dans les débats publics. Le système colonial était fondé sur les principes d’inégalités juridiques, de domination et d’usage légitime de la violence. Comment la transmission des valeurs et idéaux républicains dont se targue la France, peut-elle être compatible avec celle de cette histoire de leur violation légitimée ?