6 novembre 2023

RODINA

On ne compte plus les bandes dessinées sur la Résistance. Celle-ci évoque l’unique détachement intégralement féminin de la Résistance française : Rodina.
Baru explore les mémoires d’une communauté immigrée d’un bassin minier de Meurthe-et-Moselle. Il montre combien les souvenirs sont fragiles et les légendes aussi rapidement construites et déclinées que démenties. Enrico le violoniste était en vérité allemand et s’appelait Heinrich Becker. Lena,  prisonnière ukrainienne s’est évadée du camp de travail d’Errouville. L’histoire de ces personnages secondaires sont plus développés que ces femmes qu’on aperçoit de loin. S’il sait brillamment donner souffle et corps aux anecdotes pour donner à voir une époque, mettre en scène les évènements, le destin de ces femmes ne s’intègre dans la saga familiale développée dans sa trilogie sur l’immigration italienne, Bella Ciao, que par quelques personnages qui ont pris une part active dans leur libération en mai 1944, avant qu’elles ne décident de prendre les armes. Nous apprendrons finalement peu de leurs faits et gestes, et ce qui s’annonçait comme une épopée se limite à une simple énumération de noms. Dommage. Baru donne néanmoins envie d’en savoir beaucoup plus. Il réussit la jonction de la petite avec la grande Histoire.

Ernest London
Le bibliothécaire-armurier


RODINA
BARU
88 pages – 16 euros
Éditions Futuropolis – Paris – Novembre 2023
www.futuropolis.fr/9782754836166/rodina.html



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