Benjamin Péret, réfugié à Mexico, redéfinit la
dimension révolutionnaire de la poésie, en lutte contre toutes les oppressions
et pour la libération totale de l’homme de tous les préceptes religieux,
philosophiques ou sociaux.
Il répond aux « poètes », dont Louis Aragon et
Paul Éluard, qui viennent de publier aux éditions de Minuit alors clandestines, « L’honneur
des poètes » et qu’il accuse de trahison en acceptant de rabaisser leur
art au niveau des arts décoratifs ou ménagers en lui conférant une vocation
utilitaire au service de dogmes religieux et nationalistes.
Il reproche à Éluard de chanter une liberté qui
dissimule de nouvelles chaines, liberté pour un petit nombre d’imposer leur
morale et leur pouvoir. Au contraire la liberté vraie doit emporter tous les
miasmes du passé, fantômes de la religion et de la patrie. La poésie authentique
doit être un souffle au service de la libération totale de
l’esprit humain.
C’est la question de l’engagement de l’art et de l’artiste
que pose dans ce pamphlet Benjamin Péret et plus précisément de sa forme. L’artiste,
en dehors de ses prises de position personnelles en tant que citoyen, ne peut
mettre son talent au service d’une cause sans devenir « agent de publicité ».
La poésie ne peut être un instrument de propagande, la puissance révolutionnaire étant son essence même.
LE DÉSHONNEUR DES POÈTES.
Benjamin Péret
33 pages – 40 francs
Éditions José Corti – Paris – octobre 1986
63 pages – 2,50 euros
Première édition – Mexico – février 1945
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