27 octobre 2018

ÉCRITS SOCIAUX

Textes d’Elisée Reclus, consacrés à l’anarchie, écrits entre 1851 et 1904, rassemblés par un jeune anarchiste italien émigré en Argentine dans les années 1920, Severino Di Giovanni. Pour l’anecdote, il en finança  l’édition par des attaques à main armée qui lui vaudront d’être fusillé.

Deux textes ont déjà été recensés ici et nous renvoyons nos lecteurs à ces articles :

ÉVOLUTION & RÉVOLUTION
L’ANARCHIE

L’ART ET LE PEUPLE
Il dénonce l’art faux et mensonger qui témoigne « de la servitude morale, de la déchéance morale, de la vanité, de la courtisanerie » et défend des formes plus improvisés : « L’Art c’est la vie ».

LE DÉVELOPPEMENT DE LA LIBERTÉ DANS LE MONDE
Dans un élan d’optimisme, il annonce que les peuples ne se lèvent plus pour suivre des conquérants mais pour « l’intérêt de tous », déjà rejoints par « bien des hommes de coeur, qui emploient leur temps et leurs richesses à prouver qu’ils ont tort d’être riches de la misère du pauvre, rassasiés de sa faim, heureux de son malheur.
» Le contexte est bien sûr important, puisque qu’Elisée Reclus a rédigé ce texte après les événements de 1848-49, origine de sa prise de conscience sociale. « Notre but politique dans chaque nation particulière, c’est la fusion de tous les peuples. Notre destinée c’est d’arriver à cet état de perfection idéale où les nations n’auront plus besoin d’être sous la tutelle ou d’un gouvernement ou d’une autre nation ; c’est l’absence de gouvernement, c’est l’anarchie, la plus haute expression de l’ordre. » Il ajoute que « la liberté politique n’est rien sans les autres libertés, n’est rien sans les libertés sociales ».

L’ÉVOLUTION LÉGALE ET L’ANARCHIE
Il répond à ceux qui défendent une évolution légale et défend la nécessité d’une rupture révolutionnaire. « Ce n’est point pas des alliances politiques, par des oeuvres de détails, par des tentatives d’amélioration partielle que nous croyons pouvoir avancer le jour de la Révolution future. Il vaut mieux marcher directement vers notre but que de suivre des voies détournées qui nous feraient perdre de vue le point à atteindre. » « Dès que le révolutionnaire est « arrivé », dès qu’il s’est casé dans une niche gouvernementale, il cesse naturellement d’être révolutionnaire pour se faire conservateur ; cela est fatal. De défenseur de l’opprimé, il se change à son tour en oppresseur ; après avoir excité le peuple, il travaille à l’émasculer. »

L’ANARCHIE ET L’ÉGLISE
Fils de pasteur, il pousse ce cri définitif : « Déchristianisons-nous ! Déchristianisons le peuple ! », avant de poursuivre : « Résistons sans haine, sans esprit de rancune ni de vengeance, avec toute la douceur sereine du philosophe qui se possède et reproduit exactement sa pensée profonde et son vouloir intime en chacun de ses actes, mais résistons ! »

Une poignée d'autres articles complètent ce large panorama de la pensée politique d’Elisée Reclus.





ÉCRITS SOCIAUX
Élisée Reclus
258 pages – 11 euros.
Éditions Héros-Limite – Collection « Feuilles d’herbe » – Genève – Octobre 2012

http://www.heros-limite.com/

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