Une femme harangue la foule, dénonce crimes et exploitation, invite à la révolte contre celui qu’elle désigne à sa vindicte. L’homme d’affaires aux yeux en forme de dollar parvient, à l’aide de sa police, à s’emparer d’elle. Il la scalpe et se coiffe de sa rouge chevelure, lui arrache son visage hurlant et s’en masque, prenant ainsi les caractéristiques physiques d’un prédateur politique mondialement connu. 
Description des mécanismes politiques conduisant au fascisme : c’est en prenant les apparences de la défense des peuples que l’on parvient à les tromper, à les monter les uns contre les autres, à bâtir un mouvement de masse pour semer le chaos.
Si la fin peut sembler optimiste et pourra toutefois laisser dubitatif, car suppose une improbable alliance entre la police et la population.
La construction des images de Seth Tobocman est certes ici nettement moins audacieuse que dans ses précédents albums, notamment QUARTIER EN GUERRE - New-York, années 1980, l’utilisation du contraste entre le rouge et le noir est cependant percutante, et le récit parfaitement intelligible sans aucun texte. Aussi efficace qu’un roman graphique de Franz Masereel, avec une couleur en plus.
LE VISAGE DE LA LUTTE
Une Allégorie sans paroles
Seth Tobocman
32 pages – 8,50 euros
Éditions CMDE – Collection « Le Tambour du fou » – Toulouse – Novembre 2019
https://editionscmde.org/accueil
Livre d’artiste imprimé en sérigraphie. Édition offset, augmentée de 16 pages, à paraître le 15 mai 2020, en souscription ici.
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