À LA LIGNE (BD)

Se pose ici plus que jamais la question de la pertinence de l’adaptation en bande dessinée. Autant un récit narratif peut ne perdre que dans les détails à la transposition, de même qu’avec le passage au cinéma, autant un témoignage sensible et à prétention littéraire ne peut être qu’une interprétation personnelle. Aussi, en prêtant son talent aux mots de Joseph Ponthus, Julien Martinière a du opérer une sélection de moments et rendre leur part sensible par ses images très appliquées.

Lu il y a un peu plus de 5 ans, le livre de Joseph Ponthus nous avait laissé d’autres souvenirs que les séquences retenues. Peu importe, bien évidemment, puisque la démarche est entièrement subjective. Le résultat articule un certain nombre de scènettes, racontant la dure réalité du quotidien du narrateur, basculant régulièrement dans son imaginaire. Le style hyper-réaliste reste constant, dans un noir et blanc sobre. Des éléments incongrus viennent simplement, et assez naturellement, se greffer aux décors. Le plaisir de l’illustrateur à suivre l’auteur dans son univers fantastique – souvent inquiétant mais qui l’aide à surmonter la monotonie – est communicatif. Les moments de réconfort sont également évoqués, passés avec sa compagne ou son chien, balades en forêt ou à la plage, retrouvailles après le travail.

Une adaptation fantastique, donc.

Ernest London

Le bibliothécaire-armurier

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