
On suit, écoute et retrouve par alternance, différents exilés sur leur « trajet » : les Espagnols d’Union soviétique qui s’oppose au parti communiste espagnol sur la polémique du printemps de Prague, des réfugiés à Cuba en partance pour Mexico parce que ceux « qui font les révolutions à demi ne font que se creuser un tombeau », le fils d'un phalangiste parti travailler en Allemagne et accusé d’être un indicateur de la police,…
Le grotesque est un moteur important de la pièce. Les différents militants, communistes, anarchistes, républicains, trotskistes sont représentés par des dinosaures de différentes espèces qui ressassent depuis la "post-histoire", leurs querelles datant de la "pré-histoire", leurs désaccords dans leur combat contre le "franciscofrancosaure".
La « généralissime » est caricaturée en fausse dévote obsédée par les pierres précieuses, ce qui servira de prétexte au Général de Gaulle pour faire interdire la pièce à la demande du gouvernement espagnol.
Le très populaire tour d’Espagne cycliste est organisé pour départager les six bourboniens, prétendants à la couronne.
La scène de la grève des « Christs de tous les évangiles » est sans doute la trouvaille la plus efficace. « Ce n’est plus une rébellion — C’est une séance de l’agitprop ! »
Cette polyphonie évoque tout autant la diversité des migrations (politiques, économiques,…) que la multiplicité des résonances de l’histoire espagnole avec l’histoire mondiale du XXème siècle. Cette pièce mosaïque n’a certainement plus la même portée qu’au moment de sa création mais n’en demeure pas moins intéressante.
PASSION DU GÉNÉRAL FRANCO par les émigrés eux-mêmes
suivi de LA TRIBU DES CARCANA en guerre contre quoi ?
Armand Gatti
258 pages – 7 euros
Éditions du Seuil – Paris – juin 1975
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