Francis Dupuis-Déri vulgarise tout d’abord ce qu’il a expliqué plus longuement par ailleurs (Voir LA PEUR DU PEUPLE - Agoraphilie et agoraphobie politiques et DÉMOCRATIE - Histoire politique d’un mot aux États-Unis et en France) : l’histoire des discussions des affaires communes et des prises de décisions collectives à travers le monde – et pas seulement en Grèce – et le mythe de la démocratie du régime parlementaire occidental qui n’est rien d’autre qu’une « aristocratie élective ». Il explique comment l’école inculque aux jeunes la loyauté dans ce système, et rapporte, toujours très brièvement, quelques histoires de grèves d’élèves et la répression qu’elles rencontrèrent. Enfin, il raconte l’épisode de la mobilisation pour le climat.
Si la transition et l’effondrement en eux-mêmes ne sont pas évoqués, l’auteur précise que les jeunes commençaient « à avoir des bases d’organisation » et étaient prêts « à prendre plus de risques ». Il décrit leur prise de conscience et fait dire à l’un d’eux : « Dans un contexte où 500 000 personnes dans les rues n'est pas suffisant, on peut se demander qu'est-ce qu'il va l’être ? » Puis il propose à ses lecteurs et ses lectrices de compléter les slogans sur les pancartes des manifestants et manifestantes d’une image, de proposer « d’autres moyens d’actions qui auraient pu être utilisés ». Plutôt que de donner ses propres réponses, il invite à la réflexion, tout en soulignant l’impuissance des manifestations.
À la façon des manuels scolaires, ces propos sont présentés sous forme de brefs encarts, légendes d’illustrations monochromes, à la manière de photos documentaires. Nourrissant et subtilement incitatif.
Ernest London
Le bibliothécaire-armurier
QUAND LES ÉLÈVES SE RÉVOLTAIENT
Emmanuelle Dufour et Francis Dupuis-Déri
108 pages – 20 euros
Éditions Écosociété – Collection « Ricochets » – Montréal – Avril 2025
ecosociete.org/livres/quand-les-eleves-se-revoltaient
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