Bien avant celles des mutins de 1917 et bien moins
connues, les exécutions pour l’exemple le 19 septembre 1914 de deux soldats
accusés de mutilations volontaires, furent décidées pour dissimuler
l’incompétence de l’État major de l’Armée française, utilisant un racisme
intérieur anti-méridionnal.
Lancés dans la bataille de Loraine, entre Dieuze et
Morhange, sans l’appui de l’artillerie, les soldats provençaux du XVe
corps, avec ceux du XXe de Lorrain et du XVIIIe du
Languedoc tombent dans une embuscade allemande. 10 000 d’entre eux seront
fauchés par les obus sans pouvoir se défendre. Le Général Joffre décide de
rejeter la faute sur les soldats du Midi qu’il fait accuser de lâcheté. Dans ce
climat d’hostilité, un médecin accusera des blessés d’automutilation ce qui les
conduira devant un conseil de guerre expéditif où ils n’auront pas l’occasion
de se défendre. Deux seront fusillés.
C’est sur cet épisode peu glorieux que reviennent
les auteurs de cette bande dessinée, avec beaucoup de rigueur et le souci d’établir
la vérité historique. Sérieux travail de reconstitution.
Le dossier documentaire n’apporte absolument rien,
se contentant de paraphraser ce qui vient d’être lu.
LA FAUTE DU MIDI
Jean-Yves Le Naour et A. Dan
60 pages – 13,90 euros
Bambou édition – Collection Grand Angle – Charnay-les-Mâcon
– avril 2014
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