Les romans de Pétros Márkaris sont une immersion constante
dans le quotidien des victimes de la crise qui touche tout le peuple grec.
L’état des lieux est accablant. Le regard que porte son personnage de
commissaire sur la société dévastée par les exigences économiques de la Troïka,
mêle compassion, fatalisme et un soupçon d’ironie cruelle.
L’auteur nous plonge
dans la réalité mieux que bien des reportages.
Pourtant, les « Robins des bois » (très
sanguinaires) qu’il imagine et met en scène, finissent toujours rattrapés par
la loi. Cherche-t-il à purger le lecteur de ses sentiments inavouables en l’autorisant
à se réjouir un moment de ces envies de vengeances subversives ? Puisque dans cette
tragédie économique la morale sera sauve, le plaisir de voir périr les
exploiteurs et les tricheurs, est permis.
LE CHE S’EST SUICIDÉ
Éditions du Seuil – février 2006
411 pages – 20,30 euros
Collection « Points » - janvier 2007
472 pages – 7,90 euros
Où un entrepreneur, une député et un journaliste vont se donner la mort en direct sur les plateaux de télé. Si une organisation nationaliste revendique les avoir poussés au suicide, des malversations lors des chantiers pour les jeux olympiques semblent une raison plus probable.
TRILOGIE DU JUGEMENT :
Lectures plaisantes. L’enquêteur, Kostas Charitos,
est policier et même s’il ne manque pas d’empathie pour les victimes de la
crise, subissant lui-même des baisses drastiques de salaires voire la
suspension des versements, il poursuivra toujours la subversion et l’ordre
toujours reviendra.
Éditions du Seuil – octobre 2012
327 pages – 21,50 euros
Collection « Points » - octobre 2013
353 pages – 7,40 euros
Où sévit un serial décapiteur de banquier dans les
rues d’Athènes recouvertes d’affiches invitant la population à ne plus
rembourser leurs prêts.
Éditions du Seuil – septembre 2013
336 pages
Collection « Points » - septembre 2014
316 pages – 7,40 euros
Où un tueur en série, autoproclamé le percepteur
national, tue les fraudeurs fiscaux qui n’obéissent pas à son injonction de
payer leur strict dû au fisc, tandis que les retraités et les jeunes,
désespérés par la crise, se suicident.
Éditions du Seuil – mars 2014
256 pages – 21 euros
Collection « Points » - mars 2015
257 pages – 6,70 euros
Où, dans une Grèce revenue à la drachme (en
2014 !?), des parvenus issues de la génération des insurgés de l’École
polytechnique sont mystérieusement abattus, en suivant les revendications du
slogan d’alors : Pain, éducation et liberté. Les néonazis incendient
les foyers des migrants tandis que les jeunes s’organisent pour venir en aide
aux retraités expulsés de chez eux.
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