11 mars 2018

NANTES RÉVOLTÉE – Numéro 2

Retour sur cinquante ans de lutte, dix ans d’occupation. Contribution nantaise, « partielle et partiale », autour du combat contre l’aéroport et son monde. « Parce que refuser de se laisser déposséder du récit de nos luttes est le meilleur moyen d’écrire nos prochains triomphes. »

Une chronologie des événements est proposée, suivie de compte-rendu de certaines journées.
Six mois après l’élection de François Hollande, l’Opération César se voulait un laboratoire des opérations militaro-policières de grande envergure. Cette attaque inédite, visant à évacuer la ZAD, en octobre et novembre 2012 verra déferler des milliers de personnes solidaires, s’organiser des centaines de comités de soutien dans toute la France, fera des centaines de blessés mais se soldera par le recul du gouvernement dans la ville longtemps dirigée par son premier ministre.
Même si le pouvoir et les médias ont tenté de réécrire l’histoire, la manifestation du 22 février 2014 a constitué une « déflagration inoubliable », une formidable « démonstration de puissance ». Le gouvernement reporte une nouvelle fois le démarrage des travaux.
Le 8 octobre 2016, alors que Manuel Vals multiplie les coups de menton, 40 000 personnes viennent symboliquement planter un bâton sur la ZAD, en promettant « Nous sommes là, nous serons là ! ».

Un article revient sur deux autres combats contre des projets de centrales nucléaires qui avaient déjà profondément marqué le département.
Un autre, fort intéressant, évoque l’évolution historique de terres agricoles en général depuis la Révolution française, et à Notre-Dame-des-Landes plus précisément : landes relevant du droit d’usage coutumier et dévolu à la communauté des villageois puis enclosure et appropriation des terres communales par des propriétaires privés. « Sur la ZAD se réinventent des communs, des pratiques collectives d’organisations politiques, des usages communautaires des ressources naturelles et agricoles. La pâture et l’élevage, la gestion du bois, des semis sont alors mis en commun et dédiés à l’ensemble des habitant-e-s. »
L’inventivité, la créativité du mouvement est racontée, présentée comme une possible raison de la victoire à côté de tant de défaites. Cette lutte a « su imposer son tempo, son imaginaire, plutôt que de s’adapter à celui de l’adversaire. C’est ce qui fait tant défaut aux mouvements sociaux actuels, qui échouent systématiquement face aux offensives de l’économie contre les droits sociaux. »
La répression également fut inédite, blessant, gazant, mutilant.
En quelques pages sont aussi rapidement présentées quelques unes des luttes contre l’aménagement du monde, enracinées sur des territoires. Luttes contre des mines en Grèce, en Allemagne, un aéroport au Mexique et des dizaines de projets à travers le monde, qui forment un « archipel » et s’imposent comme « les nouveaux champs de bataille de l’époque ».


Les pages « lectures » conseillent, en autres,
ZOMIA ou l’art de ne pas être gouverné de James S. Scott, qui raconte la plus grande ZAD du monde, zone d’insoumission depuis 2000 ans, à cheval sur plusieurs pays d’Asie, dans laquelle vivent cent millions de personnes ! Voilà notre curiosité éveillée. Nous ne manquerons d’en proposer un compte-rendu de lecture d’ici quelques temps.


Ce dossier spécial permet de revenir de l’intérieur sur cette lutte, notamment par des aspects rarement évoqués ailleurs. Laissons les derniers mots à la conclusion d’un des chants de lutte dont les paroles sont offertes. Sur l’air de « Lése Béton » :
« La morale de cette belle histoire
C’est qu’pour détruire le capital
Pas b’soin qu’on attende le grand soir
Pour qu’ils tombent de leur piédestal
Quand à la fin d’une chanson
Ils s’retrouvent à poil et sans fric
Pas besoin d’imagination
Pour trouver la chute magnifique »



NANTES RÉVOLTÉE – Numéro 2
Numéro spécial Notre-Dame-des-Landes
Collectif
48 pages – 2 euros
Nantes – Février/Mars 2018
https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/
Pour le commander : nantesrevoltee.lejournal@riseup.net 




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