
Retour sur la mort d’Aboubakar à l’âge de 22 ans le 4 juillet, abattu à bout portant par un policier dans le quartier du Breil, et les nuits d’émeute qui ont suivi. Avec la « présomption de légitime défense » dont disposent désormais les policiers, le nombre de tirs par armes à feu a augmenté de 54% en 2017. Des témoins, des habitants du quartier, des soutiens témoignent.
Ces derniers mois, un curieux « voyage à Nantes » a déplacé, en différents lieux successivement occupés puis expulsé, des centaines de personnes venus en France pour trouver refuge, soutenus par « une solidarité protéiforme, acharnée, multiple et infatigable, qui se heurte à la violence des pouvoirs publics ». Récit d’un an de résistance.
Esquisse de mobilisations collectives des livreurs à vélo nantais, « une nouvelle domesticité sur l’asphalte, dont même le statut – auto-entrepreneur – vise à faire oublier l’antagonisme de classe. » Des réseaux mafieux louent des numéros de Siret à des exilés sans papier contre la moitié de leurs maigres recettes pour pouvoir livrer « légalement ». Paroles d’exploités.
Quelques chroniques judiciaires suffisent à mettre en évidence la disproportion des charges et parfois des peines requises contre des révoltés : délire répressif contre l’enfarineur de Johanna Rolland, la maire de Nantes, sept ans de prison requis pour trois personnes jugées pour un jet de peinture à l’eau sur la vitrine de la présidence de l’université, enquête criminelle après la pendaison symbolique d’un mannequin à l’effigie de Macron pendant une manifestation festive, accusation sans preuve, prison ferme, « le Régime ne tolère plus la moindre contestation, même les actions les plus inoffensives et humoristiques sont traquées avec des moyens aussi colossaux que ridicules ! ». Pendant ce temps, un policier poursuivi pour « violences extrêmement graves » fait carrière à l’IGPN, la police des polices.
« Une autre fin du monde est possible. » Si toutes les activités humaines disparaissaient immédiatement, il faudrait 5 à 7 millions d’années pour retrouver une niveau de biodiversité équivalent à celui précédant l’arrivée de l’homme « moderne ». À ceux qui promeuvent les « Marches pour le climat », les solutions individuelles de « consom’action », l’auteur de cet article rappelle que l’abandon de l’aéroport à Notre-Dame des Landes n’a pas été provoqué par des pétitions mais arraché par la détermination et la résistance acharnée, directe, face à Vinci et aux forces de l’ordre. « La sortie du capitalisme ou la barbarie. Il n’y aura pas d’alternative. »
Un lien est aussi fait avec la résistance dans les rues de Marseille dans un article consacré à l’urbanisme comme « guerre aux pauvres ».
Humour acide, réflexion nourrie, analyse fournie, sont toujours au rendez-vous.
NANTES RÉVOLTÉE – Numéro 4
Nos désirs font désordre
Collectif
48 pages – 2 euros
Nantes – Hiver 2018
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Pour le commander : nantesrevoltee.lejournal@riseup.net
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