30 juillet 2019

LE TOTALITARISME INDUSTRIEL

Recueils des « Chroniques du terrain vague » de Bernard Charbonneau écrites pour La Gueule ouverte, entre 1972 et 1977, et de ses articles parus dans Combat nature de 1974 jusqu’à sa mort, en 1996. Il y fustige le saccage des campagnes par la civilisation des machines, pourfend l’industrie agro-chimique et les loisirs de masse, écharpe le Concorde et défend le Cantal.
Florilège.

25 juillet 2019

AUX JEUNES GENS

Publié en 1904 dans Les Temps nouveaux, Pierre Kropotkine tente
avec ce texte d’éveiller les jeunes esprits à l’idée de justice sociale, afin qu’ils aident « à l’affranchissement de ceux qui grouillent aujourd’hui dans la misère et dans l’ignorance », qu’ils mettent « [leurs] lumières et [leur] dévouement au service immédiat des opprimés ».

18 juillet 2019

À LA LIGNE

Le quotidien d’un intérimaire, à trier des crevettes ou pousser des carcasses. Tranches de vie d’usine rapportées avec acuité et force détermination, comme pour demeurer vivant au milieu des machines, ne pas en devenir une. Joseph Ponthus dédie ces pages 
« aux prolétaires de tous les pays
aux illettrés et aux sans dents
avec lesquels j’ai tant
appris ris souffert et travaillé
à Charles Trenet
sans les chansons duquel
je n’aurai pas tenu ».

17 juillet 2019

JUSQU’À RAQQA : AVEC LES KURDES CONTRE DAESH

Parti combattre Daech pendant quinze mois aux côtés des kurdes de Syrie, André Hébert témoigne de son engagement et de celui de ces centaines de volontaires internationaux, motivés « autant pour soutenir un modèle alternatif que pour défendre les droits d’un peuple persécuté ». « L’internationalisme c’est avant tout la capacité de partager la lutte des exclus à travers le monde, de se révolter contre l’injustice qui les frappe comme si elle nous frappait nous mêmes, d’avoir conscience qu’en dépit des barrières séparant les hommes, nous partageons tous une même condition et un même combat contre l’aliénation. L’engagement révolutionnaire internationaliste repose sur l’étude des failles du système global et des dynamiques qui émergent pour le renverser. Il s’agit avant tout d’une démarche rationnelle et pas d’un élan émotionnel et romantique. » C’est pour lui, parisien de vingt-sept ans, « la seule méthode de lutte qui nous permettra de remporter demain une victoire contre le capitalisme mondialisé et le néo-fascisme renaissant », qui doit « de nouveau passer de l’état de slogan à celui de pratique, cesser de n’être qu’une théorie poussiéreuse appartenant à des organisations politiques marginalisées ».

13 juillet 2019

PLUTÔT COULER EN BEAUTÉ QUE FLOTTER SANS GRÂCE - Réflexions sur l’effondrement

Profondément marquée et inspirée par La Longue route, le récit du navigateur Bernard Moitessier qui, en 1969, renonça à terminer et gagner la toute première course de vitesse en solitaire autour du monde, sans escale et sans assistance extérieure, pour rester en mer, après sept mois de traversée, pour fuir le monde moderne et sa société de consommation, ses saccages, Corinne Morel Darleux questionne notre quotidien. Elle propose une voie pour « refuser de parvenir » et instaurer « la dignité du présent ».

10 juillet 2019

COEUR DE BOXEUR - Le Vrai combat de Christophe Dettinger

Antoine Peillon, Grand reporter au quotidien La Croix, entreprend ici de revenir dans le détail sur « l’affaire Christophe Dettinger », du nom du « boxeur gitan » qui a brutalisé des gendarmes mobiles, à Paris, le 5 janvier 2019, pendant l’Acte VIII des Gilets jaunes. Il prend sa défense, non pour justifier la violence, mais pour expliquer cette « décence commune » qui l’anime, face à « l’indécence extraordinaire du gouvernement d’Édouard Philippe et du Parlement godillot de la prétendue République en marche », pour « démasquer la déviance monarchique du « régime Macron » et ses violences policières qui on attisé « l’incendie politique ».

6 juillet 2019

GODIN, INVENTEUR DE L’ÉCONOMIE SOCIALE

Godin (1817-1888) est un « génie précurseur » mais surtout un praticien, un expérimentateur qui croit en la possibilité des individus de changer leur environnement, de le maîtriser et de se l’approprier. Il bâtit, bien au-delà du travail, une contre-société coopérative. Avec son familistère (1870-1968) qui fonctionna pendant un siècle dont surtout quatre-vingt ans après sa mort, il démontre que « sans avoir accès à la violence et sans appauvrir personne, il est possible de permettre au peuple de s’élever et de vivre décemment, dans un logement sain et par un travail digne, où il est respecté ». À ce titre, il s’impose comme « une figure majeure et méconnue de la pensée économique et sociale du XIXe siècle ».

4 juillet 2019

POINTS DE NON-RETOUR [THIAROYE]

Les soldats du 14e régiment de tirailleurs sénégalais, engagés dans les Ardennes, sont faits prisonniers par les Allemands, dispersés dans des Frontstalags, fermes et usines en France occupée, avant d’être embarqués et ramenés en Afrique. Comme ils réclamaient le versement de leur solde, ils furent exécutés par leur propre armée, jetés dans des fosses communes, effacés, oubliés, « évaporés ».
L’histoire s’est arrêtée à Thiaroye, au Sénégal, en 1944. Pour les victimes de la tragédie. Pour leurs descendants, sur plusieurs générations, ignorant ce qu’y s’est réellement passé. « Un parent humilié donne toujours un enfant en colère. » Pour les « bourreaux », aussi, incapables de vivre avec ce trop lourd secret. Pour leurs familles qui vont en supporter le poids sans rien en savoir. Certains essayeront de « remettre les bouts ensemble », de découvrir la vérité, de comprendre comment et combien elle a entravé leur existence : « Le présent ne peut pas exister à l’ombre de ce passé flou. » Avec leurs récits croisés, Alexandra Badea tente de comprendre la puissance folle de ce « point de non-retour ».