Récits d’expériences déployées depuis les semences et leurs échanges jusqu’aux fournils, visant à retrouver l’autonomie alimentaire et la biodiversité, construire d’autres formes d’agricultures plus désirables et sortir du capitalisme industriel, notamment en mettant un terme à l’industrialisation de l’agriculture.
Un projet politique qui mobilise des énergies, le rêve d’une société égalitaire et juste (par exemple), peuvent être qualifiés d’utopie. La littérature jeunesse se prête particulièrement à ces descriptions, vecteur de contestation et de subversion ou consolidation du statu quo par la fabrication d’une inquiétude en donnant à lire des descriptions certes romanesques mais chaotiques et peu rassurantes.
Quelques ouvrages, plus ou moins récents, ont retenu notre attention.
Cinq journalistes enquêtent sur le financement illégal de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy par le régime Libyen du colonel Mouammar Kadhafi. Rencontres au sommet, transferts de fonds sont racontés d’après témoignages directs.
Raphaël Meyssan découvre qu’un dénommé Lavalette, membre du
Comité central de la garde nationale pendant la Commune de Paris, vécut dans la rue où lui-même réside. Il part à la recherche de ce voisin communard et nous livre une enquête passionnante dans les différentes archives nationales.
John Oswald (1755/1760-1793), philosophe écossais, rejoint Paris dès les déclenchement de la Révolution française à laquelle il va participer activement. Il est l’auteur d’essais et d’articles qui ont rarement fait l’objet de réédition.
Kropotkine remet en cause, par ses nombreuses observations, la conception des darwinistes de la lutte acharnée pour les moyens d’existence, entre les animaux de la même espèce, comme principale caractéristique de la lutte pour la vie et principal facteur d’évolution. Bien au contraire, il a pu constater que l’entraide et l’appui mutuel sont pratiqués dans des proportions telles que la loi de l’aide réciproque pourrait être beaucoup plus déterminante dans la lutte pour la vie, comme l’avait d’ailleurs exprimé Darwin lui-même.
Benjamin Péret relate l’histoire des communautés maronnes du Brésil, organisées en sociétés libres, et livre un « essai d’interprétation. »
La mise en lambeau de la vie privée, la régression de l’anonymat et le traçage des citoyens résultent plus du choix collectif d’un mode de vie irresponsable que d’un projet étatique autoritaire. Le Groupe Marcuse (Mouvement autonome de réflexion critique à l’usage des survivants de l’économie) s’emploie à comprendre la passivité, l’approbation même, avec lesquelles a été accepté le déferlement technologique, mais aussi la conception de la liberté dont celui-ci est porteur. Il reproche aux « dénonciations plus ou moins affolées du risque de surveillance totale » de ne pas remonter à la racine du problème.
Claude Guillon analyse l’arsenal législatif mis en place à partir de 1986, par les gouvernements de gauche comme de droite, lois d’exceptions adoptées au nom de la lutte contre le terrorisme, sans cesse renforcées et durcies, responsables de la détention de centaines de supposés « islamistes » pendant de long mois, souvent relâchés, puis d’opposants au système capitaliste. Deux décennies « antiterroristes » passées au crible.
Si le coup d’État contre le gouvernement présidé par Salvador Allende, le 11 septembre 1973 au Chili, a beaucoup raconté, les trois années qui précédent sont plus rarement évoquées. Cette bande dessinée raconte l’élection et les mille premiers jours du gouvernement, le formidable espoir qui transforma le pays, les tensions qui rapidement apparurent.