En août 1996, les trois auteurs de ce manifeste le présentent au public au « marché aux Esclaves » de Prater, à Berlin-Est, proclamant à voix haute ce que beaucoup pensent mais taisent : « Nous savons tous que le chômage ne sera jamais supprimé. La boîte va mal ? On licencie. La boîte va bien ? On investit dans l’automatisation, et on licencie. Jadis il fallait des travailleurs parce qu’il y avait du travail, aujourd’hui, il faut du travail parce qu’il y a des travailleurs, et nul ne sait qu’en faire, parce que les machines travaillent plus vite, mieux et pour moins cher. »
En 1964, quelques années après le procès du criminel nazi Adolf Eichmann, Günther Anders écrivait une lettre au fils de celui-ci le conjurant de mesurer le choix auquel il se trouve confronter, comme nous le sommes tous, face à la répétition des catastrophes : celui de la continuité ou de la rupture.
La « tradition des opprimés » organise des zones de conflit et de lutte pour « habiter en commun » et ériger de façon offensive une « constellation de mondes autonomes » dans lesquels s’affirme « une indisponibilité ferme face à tous gouvernements des hommes et des choses, face au planning comme projection et rentabilisation totales de la réalité ». Ce pamphlet, signé Conseil nocturne, dénonce « la métropole » comme « camp de concentration planétaire » et propose la construction de communes contre la gestion capitaliste mondiale : « La problématique à laquelle nous faisons face n’est autre que celle de la mise en infrastructure de tous les espaces et les temps dans le mode pour la constitution d’un méga-dispositif métropolitain qui annulerait, enfin, toute perturbation, toute déviation, toute négativité pouvant interrompre l’avancée in finitum de l’économie. »
Anthologie réunissant à la fois ses dimensions politiques et littéraires, proposant une approche thématique plutôt que chronologique et témoignant surtout de l’intensité de l’engagement de Louise Michel.
« Il n’y a pas d’alternative : telle est la conviction que les formes de domination actuelles sont parvenues à disséminer dans le corps social. » S’inscrivant dans le nouveau cycle de la critique sociale, amorcé à partir du milieu des années 1990, après les décennies du triomphe néolibéral, Jérôme Baschet propose de partir d’une critique émancipatrice du capitalisme et de son engrenage productiviste-destructif, pour affirmer un projet alternatif, enracinant sa réflexion dans le sol des expériences concrètes, « utopies réelles » mises en oeuvres actuellement à travers le monde. Il s’agit de « penser une organisation sociale capable de soumettre les nécessités productives au principe du « bien vivre » pour tous et aux décisions collectivement assumées qui en découlent ». Une digne colère gronde : la lutte contre le capitalisme est la lutte pour l’humanité.
Ce « mémoire d’Habilitation » constitue un dense résumé des quinze années de recherche de Jacques Semelin, professeur à Sciences-Po (Paris) et directeur de recherche au CNRS, sur la résistance civile au sein des systèmes totalitaires de l’Europe nazie et de l’Europe soviétisée.
Une épidémie de « maturisme » frappe le pays : une urgence à grandir qui touche une génération entière de bébés, « comme si l’espèce ne pouvait plus se permettre d’attendre pour devenir intelligente ».
Transcription commentée des sept heures d’enregistrements d’entretiens autour de la lutte contre le chantier de la ligne Très Haute Tension (THT) Cotentin-Maine, avec ceux qui l’ont vécu de l’intérieur.