Si les injustices sont moins criantes en Europe
qu’au Mexique, elles existent : augmentation de l’écart entre les plus
haut et les plus bas revenus, du nombre de chômeurs pour augmenter les profits
du capital, du nombre de paradis fiscaux, des exonérations fiscales,…
Face à l’échec flagrant des institutions financières
internationales créées pour réguler les crises, la résistance s’organise.
ATTAC
s’est développée, utilisant l’éducation populaire comme instrument de subversion
politique. Issue d’un éditorial du mensuel Le Monde Diplomatique, elle propose
d’instaurer une taxe mondiale sur les transactions financières pour financer la
lutte contre la pauvreté et les injustices. En France elle dénonce également ce
qu’elle présente comme une vraie machine de guerre contre le salaire :
privatiser les sommes colossales des systèmes de retraite et de la sécurité
sociale …
Les fonds de pension ne changeront rien aux sommes nécessaire
pour financer les retraites, n’est-ce pas ? Il s’agit donc bien de
transférer ce budget colossal vers la spéculation.
Court terme et profits immédiats sont sur un bateau.
Le bateau coule.
Philippe Squarzoni a participé à la création
d’ATTAC-Lyon, il s’est rendu au Chiapas, en Croatie. Il livre le récit très
intime de son engagement politique, avec ses doutes, la conscience des limites
de son pouvoir, de sa bonne conscience acquise dans l’action qui affaiblit ses
colères.
Si son dispositif graphique alternant portrait
d’interviewés et voix off associé à des images souvent détournées, illustrant
symboliquement le propos, peut sembler austère au premier abord, il est
parfaitement approprié à sa démarche qui se veut pédagogique. Au cours de la
longue séquence du chapitre 4, par exemple, qui réunit quelques uns des
derniers présidents des Etats-Unis pour une improbable conversation d’un
cynisme rare, il développe sa méthode en mettant en scène également les
personnages de Stars Wars, Marylin, l’inspecteur Harry, Zorro, Peter Pan, James
Dean, Spiderman et bien d’autres. Avec, comme toujours, énormément de
références et d’arguments précis, il met à mal le mythe américain en trahison
complète avec la réalité.
Entre révolte et sentiment d’impuissance,
indignation et besoin d’agir, Philippe Squarzoni nous livre son journal intime
dessiné, celui d’un homme qui refuse de se résigner, cherche à comprendre,
s’informe, résiste et tente de trouver des solutions. Il propose aux lecteurs
un arsenal d’arguments, nourris de ses lectures et de ses rencontres. Il ne
s’agit pas d’avoir réponse à tout mais de susciter les bonnes questions.
Ce livre est le pendant de « Garduno, en temps de paix ».
Il y a, au Mexique, un village dont le nom a été oublié par les cartes de
voyage. Les paysans qui l'habitent disent qu'il
s'appelle Garduno, en temps de paix... et Zapata, en temps de guerre.
s'appelle Garduno, en temps de paix... et Zapata, en temps de guerre.
ZAPATA, en temps de guerre.
De Philippe Squarzoni.
178 pages – 15,95 euros
Éditions Delcourt – Paris – mai 2012
Initialement publié par les Éditions Les Requins
marteaux – 2003
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