3 septembre 2020

LA RÉVOLTE DES GILETS JAUNES - Histoire d’une lutte de classes

Des blocages aux émeutes, des occupations de ronds-points aux assemblées populaires, des appels à  l’unité avec les forces de l’ordre au combat contre la répression, de l’emballement insurrectionnel à la lutte au long cours, séquence après séquence, le collectif Ahou ahou ahou livre une histoire du mouvement des Gilets jaunes, de novembre 2018 au printemps 2019. Dubitatifs au départ, les quatre auteur de ce livre ont rapidement rejoint cette « rupture soudaine de l’ordre du mode », « l’irruption du “débordement“ ». « Bien sûr, au début, comme beaucoup « à gauche », nous avons fait les pisse-vinaigre, nous nous sommes un peu pincé le nez, nous avons dénigré le « poujadisme » réactualisé. Mais bien vite il nous a fallu admettre que ce mouvement semblait abattre (et, souvent, avait déjà abattu) bien des murs que nous aspirions à démolir en vain depuis longtemps. » Ils portent un regard autant rétrospectif qu’introspectif sur ce mouvements hors norme qui défia l’analyse en même temps que le pouvoir.

17 novembre 2018 : le surgissement.
Alors que depuis des années les gouvernements successifs liquident « les restes du vague “contrat social“ qui les liait aux “corps intermédiaires“ », les syndicats enchaînant les échecs, condamnés à l’inertie et à la passivité, fermente en amont du 17 novembre, ce qui ressemble à « un de ces mouvements d’humeur populaire “de droite“ », réclamant sur les réseaux sociaux la fin des « rackets fiscaux ». Cette première journée de mobilisation va révéler un « mouvement interclassiste », avec une surreprésentation des travailleurs de la campagne ou des petites villes par rapport à ceux des quartiers populaires, liée à la dépendance à l’automobile, et aussi beaucoup de femmes. L’ouverture de la parole et la prolifération des récits de vie personnels produit alors un « commun », une agrégation de statuts, de conditions, de différences et de misères : « le peuple ». « Les Gilets jaunes disent grosso modo qu’ils veulent pouvoir vivre dignement de leur travail sans se voir ponctionnés. Ils pointent tous azimut : les prix trop élevés du fait des taxes, une redistribution de l’impôt qui ne profite qu’aux élites, le fait de devoir payer toujours plus pour pouvoir aller bosser en voiture (amendes en tout genre, péages autoroutiers, etc.). »
L’État redistribue une partie du « surproduit collectif », notamment aux travailleurs les plus pauvres et à ceux évincés du marché du travail, ce qui peut représenter jusqu’au trois quarts du revenus de ceux-ci. « Pour les pauvres, la dépendance à l’État est donc totale, et la moindre augmentation (par exemple du carburant) suffit à faire s’effondrer des budgets ficelés à l’euro près. » Les capitalistes exercent une pression constante pour être de moins en moins à l’origine de ces « revenus de transfert ». « L’augmentation de la taxation des produits massivement consommés par les prolétaires, de même que la réduction drastique des services publics dont ceux-ci bénéficient, aboutit indirectement à diminuer le coût de la reproduction de la main-d’oeuvre pour les capitalistes. Ceux-ci n’ont alors pas besoin de baisser les salaires pour maintenir ou augmenter leur taux de profit : l’État, dès lors qu’il est devenu le médiateur universel du revenu, s’en charge discrètement. » Ces dernières années la part consacrée aux « dépenses contraintes » dans les budgets des travailleurs n’a cessé d’augmenter. Entre 2011 et 2017, le niveau de vie des 10% les plus pauvre a baissé de 25%. En 2013, ils consacraient 42,1% de leurs revenus au logement, contre 31,4% en 2001. Les deux tiers des salariés travaillent hors de leur commune de résidence et 89% de ceux-ci utilisent leur voiture comme mode de déplacement. Ce « peuple » des petites gens qui galèrent va désormais s’opposer aux « élites » qui les ignorent. Et cette identité populaire, fédératrice car non excluante, donne aussitôt au combat des Gilets jaunes une légitimité surprenante. » Ils reprennent à leur compte les symboles de la Nation, drapeaux tricolores et Marseillaise, dans « une vision politique un peu naïve, basée sur l’histoire officielle de la Révolution française » : «  le “pays“, c’est eux et non les gouvernants ». Ils ne comprennent pas que les CRS ne les rejoignent pas, sur la base d’une « communauté de vécu (la pauvreté matérielle) et d’appartenance au “peuple“ ».

17 novembre - 1er décembre 2018 : l’énervement.
Les prolongation d’occupation et autres actions se décident sur les ronds-points et les autres lieux de blocage, le soir du 17. Dans la semaine, le pays est gagné par un mouvement de blocage massif, spontané, inédit dans sa forme, auquel le pouvoir ne s’était pas préparé, tandis que circule un appel à monter à Paris le samedi suivant pour un « Acte II ». Discrète, la répression est déjà massive : en quatre jours 754 personnes ont été interpelées et 599 placées en garde à vue. À Strasbourg, un soudeur de 32 ans est le premier Gilet jaune incarcéré, condamné à quatre mois de prison ferme pour mise en danger de la vie d’autrui. Il avait formé un chaîne humaine sur l’autoroute A35 et traversé le terre-plein central avec quatre autres Gilets jaunes ! « Très vite, dès la fin de la première semaine du mouvement, le paternalisme du gouvernement laisse place à une stratégie de décrébilisation. On va dès lors montrer à la partie de la population inquiète et demandeuse d’ordre les Gilets jaunes comme des beaufs, racistes et homophobes, incivilisés et en proie à des instincts non maîtrisés, prêts à tout saccager aveuglément. Bref, une communication contre-révolutionnaire assez classique, consistant à ériger en monstruosité sociale les “classes dangereuses“. » Les médias, tout d’abord ravis de pouvoir faire consommer aux « braves citoyens » leur propre image, changent de récits « dès lors que les gens manifestent leur propre autonomie en tant que dominés », montant en épingle les incidents les plus révoltant, pourtant extrêmement limités en nombre. Ces gesticulations sont en décalage avec un mouvement décidé spontanément à bloquer l’économie, notamment la logistique de distribution des marchandises. Les ronds-points périurbains deviennent des lieux d’occupation permanente, « le coeur battant du mouvement, sa base arrière, son symbole approprié par tous ». Pourtant y cohabitent des revendications « petites-patronales » et de lutte des classes, une ligne « dure » pour l’extension des blocage et une tendance modératrice avec une volonté de dialoguer avec les autorités et d’aller à la rencontre des commerçants. « La matrice de l’unité produit des forces “centripètes“ et “centrifuges“. » « La dissension ne semble pas produire à ce stade, de divisions, mais au contraire de la multiplication, ou tout au moins de l’addition. »
Le 24 novembre, les quartiers parisiens attenants aux Champs-Élysées sont le théâtre d’affrontements du matin au soir. Des barricades sont dressées. La communication officielle poursuit l
évolution amorcée : les Gilets jaunes sont dans leur majorité des braves gens, sommés de se dissocier des divers figures-repoussoirs mobilisées : les « séditieux » et « l’ultradroite », les « black bloc » et les « casseurs ». Pourtant la tendance à l’affrontement est produite au sein même du mouvement : sabotage de radars, permanences d’élus dégradées. « Cette radicalité s’évertue à invalider les catégories médiatiques. » « L’éventail des pratiques ne cesse de s’approfondir dans le sens de l’illégalité; et le champ de ce qui est perçu comme légitime, de s’élargir. » De Wauquiez, filmé avec un gilet jaune, à l’extrême droite officielle, ceux qui espéraient surfer sur le mouvement sont obligé de se désolidariser avec l’extension du désordre.

1er - 10 décembre 2018 : le débordement.
Dans toute la France, le samedi 1er décembre, l’ordre public est mis en péril comme rarement. L’Arc de Triomphe est envahi et ravagé. Des dizaines de magasins et de banques sont saccagés et pillés. Des voitures de police flambent, comme une des ailes de la préfecture du Puy-en-Velay et la gendarmerie du péage de Narbonne. « C’est une sorte de contagion insurrectionnelle qui semble se répandre à travers le pays. »
Le Premier ministre Édouard Philippe annonce le 6 décembre l’annulation de la taxe sur le carburant à l’origine du mouvement. Les fédérations CGT et FO du transport déposent un préavis de grève illimitée avant de le retirer ayant obtenu satisfaction en trois jours. Les lycéens prennent le relais à partir du lundi 3 décembre, aussitôt confrontés à une répression policière très violente.
De nombreux condensés d’articles de la presse régionale, témoignent des évènements un peu partout, jusqu’à La Réunion et en Belgique. Des extraits des journaux de lutte des auteurs enrichissent également le récit d’analyses à chaud. Ainsi à propos des émeutes du 8 décembre : « Casser collectivement une vitrine de luxe, c’est retourner un tout petit peu de violence, d’humiliation, d’écrasement à l’envoyeur. » « Un jeune lascar d’une quinzaine d’années part, les bras chargés de fringues pillées. Il passe devant un clochard qui fait la manche assis sur une aération du métro : il s’arrête et lui donne un pantalon et une veste. Alors que nos imaginaires sont saturés de représentations de guerre civile où les pauvres se boufferaient entre eux, ce geste fait entrevoir ce que pourrait être la révolution. »

10 décembre 2018 - 5 janvier 2019 : Gueule de bois et retour de flamme.
« Le 8 Décembre marque l’apogée du mouvement des Gilets jaunes, en même temps que la fin de sa progression vers la possibilité d’un dépassement révolutionnaire. » Descendus dans la rue pour réclamer la possibilité de vivre dignement de leur travail, les Gilets jaunes en sont arrivés, en trois semaines, à produire un état de quasi-insurrection.
Le lundi 10 décembre, Macron s’adresse à la nation. Il accorde dix milliards, humiliant les syndicats qui n’ont obtenu ces dernières décennies que l’assouplissement de certaines réformes. « C’est la preuve éclatante que bloquer, casser, piller et lancer des projectiles sur la police, cela sans représentants ni revendications claires a bel et bien une efficacité immédiate. » En réalité, les mesures annoncées sont conjoncturelles et destinées à être « rattrapées » par la suite. L’augmentation du SMIC de 100 euros n’est pas une hausse des salaires mais de la prime d’activité (dont 36 euros étaient déjà prévus). L’exonération de charges pour les heures supplémentaires s’apparente à un cadeau au patronat.
Mi-décembre, l’État procède à l’évacuation des ronds-points, portant un coup à la sociabilité de lutte quotidienne des Gilets jaunes. Macron lance son « grand débat » afin « d’entériner la distinction entre Gilets jaunes exprimant des demandes légitimes et prêts au dialogue, et les autres, supposés partisans du désordre pour le désordre. Les “citoyens“ face aux “sauvages“ ». Le RIC devient un mot d’ordre, porté par des « intellectuels » plus ou moins liés à l’extrême droite, tel Étienne Chouard. Le coeur de la conflictualité se déplace des ronds-points aux centres-villes gentrifiés et se constituent des « bastions urbains » : Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes, Dijon, Marseille, Lyon, etc.
Le 5 janvier 2019, avec l’Acte VIII, la participation aux manifestations est en hausse. L’opération d’institutionnalisation et de décrédibilisation a échouée. Le mouvement adopte un rythme hebdomadaire.
Les auteurs ne cessent d’analyser l’évolution sociologique des « nouveaux » participants : gauche mouvementiste, composante ultragauche et « cortège de tête », prolétaires urbains moins attachés à la « valeur travail », classes moyennes progressistes, jusqu’ici circonspectes voire méprisantes. Nous ne pourrons tout rapporter.

5 janvier - 5 février 2019 : devenir un mouvement social.
« Terrorisant, blessant, enfermant, mais solidarisant les Gilets jaunes dans une indignation commune, la répression a ainsi pour effet “collatéral“ de rapprocher naturellement les nouveaux venus et les habitués des mouvements sociaux. » La police leur apparaît désormais « comme une force étrangère au peuple, au services des classes dominantes », face à laquelle il convient de s’organiser.
Le 5 février, une nouvelle loi « anticasseurs » est adoptée, permettant aux préfets d’interdire de manifestation des individus supposés dangereux,  autorisant les fouilles systématiques aux abords des rassemblements, pénalisant lourdement la dissimulation de son visage. Tandis qu’ « En blesser un pour en terroriser mille » devient la stratégie de la police, les gardes à vue (10 718 du 17 novembre 2018 au 4 octobre 2019) et les peines de prisons (3100) se multiplient, souvent pour le pratique et seul motif de « participation à un groupement en vue de commettre un crime ou un délit ». « La condition de gibier à flic et à juge, que découvrent de manière soudaine et stupéfiante des prolétaires blancs à l’identité souvent bien ancrée d’ « honnête travailleur », révèle un élargissement du traitement habituellement réservé aux quartiers populaires – à ses habitants surnuméraires et racisés, exclus du marché du travail formel, considérés comme une menace sociale et gouvernés à coups de matraque depuis des décennies. »
Du 12 janvier (Acte IX) au 9 février (Acte XIII), les tenants de l’encadrement citoyen et droitier du mouvement tentent de contrôler les manifestations en les déclarant en préfecture et en constituant des services d’ordre, parfois composés d’anciens mercenaires. Une dernière offensive néo-fascisme se déploie en parallèle : militants identitaires, nationalistes, royalistes et néonazis recherchent l’affrontement avec les « gauchistes » au sein des cortèges. Mais ne pouvant se dépêtrer de son rapport contradictoire à l’ordre, l’extrême droite ne parvient pas à s’implanter dans le mouvement. « Les déambulations à tendance émeutière prennent le dessus face aux velléités d’encadrement. » La police, particulièrement belliqueuse, gaze tout le monde et tire dans le tas à coups de LBD.
Après l’évacuation des ronds-points, la « base » du mouvement, privée de son lieu naturel d’organisation et de délibération, est amenée à se structurer en assemblée. Dès le 27 novembre 2018, les Gilets jaunes de Commercy avaient lancé un appel à impulser des assemblées générales. Ils organisent les 26 et 27 janvier 2019, une « Assemblée des assemblées » qui réunit soixante-quinze groupes locaux. La Maison du peuple de Saint-Nazaire contribue également à cette dynamique. Le RIC, « revendication polymorphe qui permet de maintenir le peuple sur ses jambes », apparait comme une aspiration à la reconnaissance des citoyens modestes face au mépris de l’oligarchie.
Le 15 janvier, s’ouvre, pour trois mois, le « grand débat national », destiné à aspirer la revendication démocratique dans les formes en la neutralisant complètement. Il produit des velléités de délibérations alternatives, nourrissant le mouvement au lieu de le menacer.

5 février - 16 mars 2019 : syndicats et autonomes, alliances en chiens de faïence.
En février, le centre de gravité du mouvement est prolétarien. Face à la baisse du nombre de manifestants, commence à infuser le discours sur la convergence des luttes, alimentant la « gilet-jaunisation » des luttes salariales. Malgré un arsenal répressif impressionnant, les manifs-émeutes urbaines s’ancrent dans la durée. « Les balades émeutières des gilets jaunes, qui se poursuivent ici des mois durant, apparaissent ainsi comme une réponse à la manière dont les classes dominantes sanctuarisent “leurs“ centres-villes, transformés en espaces uniquement tournés vers des rapports de consommation. » « La “rencontre“ entre les Gilets jaunes et les militants de la mouvance autonome rompus à l’émeute “tient“ et ne cesse de s’approfondir. » Elle marque un « élargissement du phénomène “cortège de tête“ apparu au cours du mouvement contre la loi Travail en 2016 », approfondissant cette dynamique.
« À l’ombre du RIC, les théories dites “du complot“ abondent, sont reprises non seulement sans précautions, mais encore dans une forme de bravade : puisque tout ce qu’on nous dit est faux, puisque la désinformation menée par les médias-à-la-botte-du-pouvoir est générale, alors n’importe quoi, en retour, peut être vrai. Il faut y voir une des raison du succès des “théories“ chouardiennes, dieudonnistes, qui ne prospèrent pas seulement sur le fumier de l’extrême droite, mais développent une curieuse cuisine démagogique qui a tout pour séduire celui qui se défie – à bon droit – du média bourgeois. » « L’imaginaire “antisystème“ des Gilets jaunes est traversé de tous les imaginaires qui circulent aujourd’hui parmi les prolétaires. »
Le 16 mars 2019, Acte XVIII, premier ultimatum d’une longue série, est l’occasion d’un étonnant sursaut : des barricades sont érigées sur les Champs-Élysées et le Fouquet’s brûle. Moment de clôture du grand débat, il traduit l’échec des tentatives du gouvernement à mettre fin au mouvement par les voies de l’enfumage citoyen. « Une nouvelle fois perturbées dans la production des figures sémantiques justifiant la répression, les autorités sortent de leur chapeau l’aberrante catégorie de l’“ultra-jaune“, sorte de prolétaire radicalisé et nihiliste. »

Après le 16 mars 2019 : une lutte sans fin(s).
À partir du printemps, le mouvement semble en voie de ritualisation. Début avril, l’Assemblée des assemblée réunit à Saint-Nazaire environ 800 délégués. Les listes se revendiquant des Gilets jaunes recueillent moins de 1% des voix aux élections européennes du 26 mai, douchant définitivement les espoirs de ceux qui pariaient sur une possible absorption institutionnelle du mouvement. Des enquêtes sont ouvertes pour des dégradations en tout genre. Les peines qui tombent sont extrêmement lourdes. La justice « massacre sciemment des vies pour délivrer un message à tous ceux qui pourraient se révolter un jour, pour que tout un chacun connaisse le coût de l’insoumission ». On assiste progressivement à une « dissolution du mouvement dans l’ensemble des luttes sociales », « manière franco-centrée de se référer à la dynamique générale de la lutte des classes telle qu’elle se manifeste sur l’ensemble du globe ».

Le mouvement des Gilets jaunes a mis en évidence la contradiction entre le besoin d’ « assurer la reproduction des pauvres en tant que pauvres, en tant qu’armée de réserve et en tant que consommateurs de marchandises », et la volonté de « transférer une part toujours croissante du surproduit directement à la bourgeoisie ». « Le capital réclame, à la place des salariés “intégrés“ d’antan, des travailleurs dépossédés à l’extrême, atomisés, prolos “ubérisés“, autoentrepreneur “flexibilisés“… Les capitalistes ont disjoint l’achat de la force de travail de la prise en charge de la reproduction des travailleurs, transférée à l’État. L’exploitation est perçue dès lors comme “naturelle“, expression d’une pure logique marchande, et non plus d’un rapport social – donc d’un rapport de force collectif. » Les Gilets jaunes se sont heurtés à la limite d’accepter de mettre en jeu, au moment de la lutte, les conditions de la reproduction sociale. « La révolution, ça se fait en s’attaquant – précisément – à ce qui fait qu’on est ce qu’on est. Ça se fait en acceptant et en provoquant une situation dans laquelle on ignore de quoi seront faits les lendemains. » S’ils n’ont pas « gagnés », ils ont poussé la dynamique de l’insubordination sociale aussi loin que possible et « ouvert la porte à toutes sortes d’espoirs déments ».


Sans aucun doute, l’ouvrage d’analyse de la révolte des Gilets jaunes le plus pertinent et le plus complet qu’il nous a été donné de lire jusqu’à présent.





LA RÉVOLTE DES GILETS JAUNES
Histoire d’une lutte de classes
Collectif Ahou ahou ahou
222 pages – 9 euros
Niet ! éditions – Le Mas d’Azil – Mai 2020
www.niet-editions.fr






Voir aussi :

IN GIRUM - Les Leçons politiques des ronds-points

LUNDI MATIN PAPIER #4 - Gilets jaunes : un assaut contre la société

UNE JUSTE COLÈRE - Interrompre la destruction du monde

 

 

 


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