Cet opuscule est parfait pour une toute première
approche de la pensée du philosophe italien Antonio Gramsci, fondateur du parti
communiste d’Italie.
Victime des répressions fascistes, il fut emprisonné dès
1926 et écrivit, jusqu’à sa mort, 10 ans plus tard, des Cahiers de prison. Dans
ces conditions particulières, paradoxalement libre de toute pression
extérieure, notamment celles venant de Moscou et visant à contrôler les
mouvements communistes dans le monde, il pu développer une réflexion
personnelle.
Il définit la crise comme le moment où l’ancien monde meure mais
où le nouveau ne peut pas encore naitre.
Il situe le combat politique sur le terrain du « sens
commun », c’est-à-dire sur l’ensemble des idées et croyances admises sans
examen critique par un peuple. Comment les gauches ont-elles renoncé à leur
domination culturelle, abandonnant ce terrain à des droites
décomplexées qui, sans avoir lu Gramsci, ont saisi et maitrisé ce mécanisme ?
Abandonner les idéologies, c’est réduire le combat
politique à un combat électoral conçu comme une campagne marketing autour de
valeurs. La vision du monde par l’imaginaire collectif induit l’acceptation des
politiques économiques comme une évidente fatalité.
Gaël Brustier analyse sous cet angle les discours et
de les actes de Hollande et
Sarkozy, du Pape François, de Podemos et Syriza, du F.N. et de la Manif pour tous. Si
certaines de ses allégations feront débat (ce qui est loin d’être inutile), sa
tentative de réhabilitation n’est pas inintéressante.
« Comprendre Gramsci c’est comprendre la crise.
Penser Gramsci c’est se donner les outils pour en sortir », conclut-il.
À DEMAIN GRAMSCI.
De Gaël Brustier
74 pages – 5 euros
Collection « Le poing sur la table » -
Éditions du Cerf – Paris - octobre 2015
Présentation par l'auteur :
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