15 octobre 2016

PROPAGANDE


L’écrivain hongrois Frigyes Karinthy (1887-1938) prévenait souvent ces lecteurs ainsi : « En humour, je ne plaisante jamais. »  Ces cinq nouvelles, publiées initialement entre 1929 et 1933, le prouvent.

          Le Directeur Général des Usines d’Idéologie politique et de Fabrication de Constitutions Destinées à un Régime Susceptible de Gouverner décide de lancer un nouveau produit. En quelques minutes ses conseillers lui concoctent un nouveau programme prévoyant l’égalité pour les blonds et tenant les motards et les pisciculteurs pour des agents provocateurs responsable de la future guerre mondiale. Ils dénichent le candidat qui va avec et c’est vrai qu’il est parfait dans son rôle. Ne reste plus qu’à trouver le pays à qui le vendre !

         Méditant sur la propriété privée, après avoir évoqué Ben Jonson, Dickens et Marx, Frigyes Karinthy en propose une nouvelle définition, considérant notamment qu’on ne peut revendiquer posséder que ce qu’on peut défendre y compris par la force.

         Son discours de candidature à la députation, sans aucun programme, mêle tout autant satire, absurde et un certain bon sens.

         Avec Bellit, paru, soulignons-le, en 1933, il raconte l’histoire d’un livre qui, diffusé à des millions d’exemplaires, met l’humanité à feu et à sang.

         Enfin, c’est dans la nouvelle Maillons qu’il développe sa fameuse théorie selon laquelle chacun d’entre nous est relié à quiconque par une chaîne ne comptant pas plus de cinq intermédiaires.

Son humour caustique pour dénoncer les travers du monde et son regard amèrement lucide sur la société, font de Frigyes Karinthy un auteur absolument recommandable.



PROPAGANDE
Frigyes Karinthy
66 pages – 6,50 euros.
Éditions La Part commune  – Rennes – septembre 2016

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