Désendetter l’État.
There is no alternative. Rares sont les paroles qui réussissent à se faire
entendre dans nos médias pour proposer une autre solution. Aussitôt, au nom du
réalisme, elles sont reléguées au rang des utopies.
Pourtant, la réalité
est aussi ailleurs, en Islande, en Argentine, en Équateur, où un autrement est
possible.
Pourtant, la réalité
passée regorge d’autrement.
Surendettement de
l’État, l’histoire n’est pas nouvelle. De tous temps, après avoir imposé
jusqu’à la limite du supportable, les miséreux comme les nantis, spolié les
biens de l’Église, des hommes d’États dont les noms figurent encore dans les
livres d’histoires et les statues sur les places de nos villes, ont organisé la
banqueroute.
En 1307,Philippe le
Bel conduit ni plus ni moins ses banquiers, les Templiers, au bûcher et saisit
leurs biens.
En 1557, Henri II
suspend unilatéralement les remboursements et réduit les taux d’intérêt.
Catherine de Médicis
organise une loterie pour ne rembourser qu’un tiers des dettes.
1598 : Sully
impose un tel ménage que seulement 20% seront remboursés à la Suisse.
1661 : Colbert
arrête et juge ses créanciers qui conserveront leurs biens mais
renonceront aux remboursements de leurs prêts.
En 1769, l’Abbé
Terray, nommé contrôleur général des finances déclare « La banqueroute est
nécessaire une fois tous les siècles, afin de mettre l’État au pair. »
Raymond Poincarré,
en 1928, dévaluant la monnaie, organise une banqueroute à 80% !
Plus radicaux dans
leurs actes que les propositions finalement raisonnables de militants actuels,
ces rois, ces ministres ont pratiqué ce qu’on refuse même d’évoquer
aujourd’hui.
Ces récits brefs,
concis, synthétiques sont autant d’arguments. Sans parler de brûler des
banquiers qu’on accuserait au préalable « de crachats sur la croix, de
sodomie, de Dieu renié trois fois… », des solutions moins anachroniques devraient
s’y trouver.
Contre le fatalisme,
l’histoire est une arme !
Le dixième chapitre
raconte la revanche des rentiers. Après 1945, l’inflation galopante fait fondre
la dette ce qui chagrine les capitalistes oisifs. Elle sera progressivement jugulée
tandis que le chômage augmentera. Et les créanciers purent reprendre leur
sieste en toute quiétude !
La lecture attentive
de ces treize pages permet de décrypter les discours dominants et les enjeux
d’aujourd’hui.
VIVE LA BANQUEROUTE !
Comment la France a
réglé ses dettes, de Philippe le Bel au général de Gaulle.
Sous la direction de
Thomas Morel et François Ruffin.
Suivi de
L’IRRÉALISME, C’EST EUX !
Entretien avec
l’économiste Frédéric Lordon.
Fakir éditions –
Amiens – avril 2013.
144 pages – 6 euros
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