Dans cette conversation à bâtons rompus, Erri de
Luca et José Bové reviennent sur leur premier sentiment d’injustice, expérience
fondatrice de leur nécessité constante d’interroger le pouvoir et leur rapport
à l’obéissance.
Pour l’un comme pour l’autre la vérité fonctionne comme
« un coup de cœur » : la désobéissance c’est faire face à ce qui
agresse la conscience, la légalité n’est bien évidemment pas la justice et un
esprit libre est celui qui met ses actions en accord avec ses paroles.
Tous deux reviennent sur leur parcours :
objection de conscience, Larzac, confédération paysanne, lutte contre les
O.G.M. pour Bové, engagement des années 60 avec la Lotta Continua qui le
conduit à travailler en usine, opposition au T.G.V. Lyon-Turin pour De Luca.
Il s’accordent pour constater qu’aujourd’hui ce sont
les résistances locales qui définissent un avenir alternatif alors que jusqu’en
70, c’était le projet global qui devait trouver ses déclinaisons locales.
Leurs propos se rejoignent et se complètent
essentiellement. Plus qu’un débat, il s’agit d’une convergence de pensée. Leur
point commun majeur étant qu’au-delà de leurs opinions, ils ont, à un moment
donné, éprouvé le besoin d’engager tout leur être dans un combat et de courir le
risque des conséquences. C’est en cela que la lecture de leur dialogue est
intéressante.
DU SENTIMENT DE JUSTICE ET DU DEVOIR DE DÉSOBÉIR
José Bové et Erri de Luca
Conversation animée par Gilles Luneau
50 pages – 4 euros
Éditions Indigène – Montpellier – avril 2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire