27 juin 2016

LA COLLECTIVISATION EN ESPAGNE


Aux élections de 1936, pour la première et dernière fois, la CNT ne lance pas son mot d’ordre habituel « Ne votez pas, préparez-vous à la révolution sociale » , permettant ainsi la victoire du Front Populaire, contre la promesse de la libération des 30 000 prisonniers politiques arrêtés pendant la répression de l’insurrection des Astruries.
Et quand le 18 juillet, les militaires et les fascistes se soulèvent depuis le Maroc, les arnarcho-syndicalistes appellent au soulèvement populaire, à la grève générale révolutionnaire. Parallèlement aux combats, réquisitions et autogestion s’organisent.
Après avoir brossé un rapide tableau de ces années et des forces en présence, les auteurs présentent, secteur par secteur, comment les travailleurs, par l’action directe, se sont émancipés de l’exploitation capitaliste et de l’oppression étatique en réorganisant la société sur les bases du communisme libertaire, c’est-à-dire la libre fédération des individus ayant réalisé la collectivisation de la production et s’appuyant sur l’idéal proclamé par Ricardo Mella : « La liberté comme base, l’égalité comme moyen, la fraternité comme but ».
La métallurgie est rapidement réorientée pour soutenir l’effort de guerre. L’industrie du bois est entièrement socialisée c’est-à-dire que les ouvriers administrent tout, des matières premières à la vente des produits finis. Les transports à Barcelone, comme beaucoup d’entreprises alimentaires sont collectivisés. L’école, la santé et la presse ne sont pas oubliées. La réforme agraire permet une collectivisation des terres, une augmentation des rendements et une amélioration des conditions de vie. La monnaie est abolie. Les productions sont distribuées gratuitement selon les besoins. Le reste est échangé.

Le récit de Miguel Celma, qui suit cette présentation, l’illustre parfaitement. On comprend comment, concrètement, s’organise la gestion d’une petite ville de 5 000 habitants.

Une bibliographie présente quelques ouvrages étudiant cette transformation révolutionnaire et comment évoquent la collectivisation ceux qui traitent plus globalement de la guerre d’Espagne.


Ce livre est une excellente synthèse de l’expérimentation réelle et à grande échelle d’un fonctionnement économique qui mérite notre plus grande attention.
 
LA COLLECTIVISATION EN ESPAGNE
1936 : une révolution autogestionnaire
Avec le témoignage de Miguel Celma sur la collectivité de Calanda.
Le collectif Redhic
132 pages – 8 euros
Éditions CNT-RP – Paris – mai 2016

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire