Les économistes en prennent ici pour leur grade,
accusés de professer mensonges et âneries en parfaite connaissance de cause. Les
plus nobélisés d’entre eux sont passés à la moulinette de l’analyse caustique ; les travers de leurs fumeuses théories démontrés en trois coups de cuillère à
pot. Bernard Maris nous les présente comme de piètres logiciens, producteurs de
petits théorèmes ne reposant que sur une rhétorique habile mais chimérique.
L’un de
ces intégristes économico-théologiques, Georg Joseph Stigler, affirmait pour sa défense que
ce n’était pas la science économique qui était fausse mais bien la
réalité ! C'est dire !
Être logique suffirait donc.
Longtemps, la théorie de l’équilibre des marchés de
L. Walras (1834-1910) fit office de dogme : la « loi de l’offre et de
la demande » ou la « main invisible » conduisait forcément à
l’équilibre. Réfutée, elle continue pourtant de dicter leurs politiques aux
gouvernements et de nourrir les discours des experts et autres commentateurs.
Bernard Marris
dénonce aussi la dérive du FMI qui partout lamine les classes moyennes,
exploite les pauvres et enrichit les riches, la complicité des médias qui
donnent la parole à ces auto-proclamés spécialistes pour promouvoir un
libéralisme économique qui n’est qu’un poujadisme irrationnel, plus
incantatoire que scientifique, entièrement dévoués à pourfendre les taxes qui
étranglent, les fonctionnaires qui glandent, les pauvres qui fraudent, les
réglementations qui entravent.
Bernard Maris vulgarise à outrance. Il nous expose
des notions d’une grande technicité avec force références mais sur un ton pour
le moins cavalier. Ça passe ou ça casse. Le non-spécialiste pourra tout autant
se sentir rapidement largué qu’emporté par l’énergie de la diatribe. Le ton
surprendra mais pourquoi prendre des pincettes pour dénoncer les mensonges de
discours finalement totalitaires puisqu’ils continuent de façonner notre monde
jusque dans nos vies quotidiennes ?
Une lecture vivement recommandée aux étudiants des écoles de commerce et à leurs professeurs qui s’interrogent trop peu sur leurs enseignements. Mais les autres y trouveront aussi leur compte.
Une lecture vivement recommandée aux étudiants des écoles de commerce et à leurs professeurs qui s’interrogent trop peu sur leurs enseignements. Mais les autres y trouveront aussi leur compte.
LETTRE OUVERTE AUX GOUROUX DE L’ÉCONOMIE QUI NOUS
PRENNENT POUR DES IMBÉCILES.
Bernard Maris
190 pages – 85 francs
Éditions Albin Michel – Paris – avril 1999
En poche aux Éditions Point Seuil - 2003
144 pages – 7,50 euros
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