Il dénonce avec virulence la cupidité, la fourberie, la barbarie et le cynisme des Espagnols responsables de la mort de plus de douze millions de personnes en quarante ans.
Il a été directement témoin de beaucoup des crimes qu’il rapporte et avance des chiffres certains : « sur les trois millions de naturels de l’île Espagnole que nous avons vus il n’y en a même plus deux cents aujourd’hui. » Les îles de Cuba, de la Jamaïque, de San Juan, Lucayes et des Géants sont dévastées et ils n’y restent plus personne.
Région par région, du Nicaragua à Mexico, du Panama au Pérou, en passant par le royaume de Yucatan, le Vénézuela, la Floride, il rapporte le même scénario : les indiens pacifiques se soumettent rapidement à l’autorité des conquérants qui les brutalisent, les dupent et les exterminent dans leur insatiable soif d’or. Les descriptions rivalisent de violence sanguinaire.
Ce témoignage de première main est un document historique exceptionnel. L’introduction de Roberto Fernandez Ratmar explique comment il a ensuite été utilisé pour répandre la « Légende Noire » anti-espagnol, arme idéologique destinée à masquer que la colonisation de l’Amérique permit l’accumulation primitive du capital et la naissance du capitalisme. Las Casas demeure au contraire l’une des rares voies anti-colonialistes du XVIè siècle.
TRÈS BRÈVE RELATION DE LA DESTRUCTION DES INDES
Bartolomé de Las Casas
Traduit de l’espagnol par Fanchita Gonzales Batlle
Introduction de Roberto Fernandez Retamar
160 pages
Éditions François Maspéro/La Découverte – Paris – Septembre 1979
160 pages – 9 euros
Éditions La Découverte – Paris – Mai 2004
Brevísima relación de la destrucción de las Indias paru pour la première fois en 1552
Voir aussi :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire