16 janvier 2020

LA CITÉ DU SOLEIL

Dans un long dialogue entre un Chevalier de l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et un marin génois de Christophe Colomb, le moine dominicain d’origine calabraise Tommaso Campanella (1508-1588) définit « l’idée d’une réforme de la République chrétienne ». Si la cité idéale qu’il décrit présente des aspects proprement totalitaires dans son organisation et profondément théocratiques, elle repose également sur l’égalitarisme, l’abolition de la propriété privée et de l'argent.
Le marin raconte donc comment ce peuple venu des Indes décida « d’adopter une manière de vivre vraiment philosophique et communautaire ». « Leur principe est le suivant : tout appartient à tous. » La nourriture, les études, les honneurs et les divertissements, les femmes, sont communs, mais ce sont des officiers qui détiennent le pouvoir de la distribution. Tous vivent dans des chambres communautaires selon une répartition décrétée par les maîtres, tous les six mois.

Quelques belles intentions donc, mais assorties d’une organisation impitoyable, jusque pour la procréation, les charges, les métiers et les efforts. Si l’on ne travaille que quatre heures par jour, c'est en exerçant une profession révélée par l’horoscope. « LE MEILLEUR DES MONDES » avant l’heure, en quelque sorte.


LA CITÉ DU SOLEIL
Tommaso Campanella
Traduction de l’italien par Arnaud Tripet
Notes et préface par Jérôme Vérain
98 pages – 1,52 euros
Éditions Mille et une nuits – Paris – Janvier 2000
Première édition : 1623 à Francfort



Voir aussi :

L’UTOPIE




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