Sorê est professeure de biologie, originaire de Diyarbakir, dans les régions kurdes de Turquie. Licenciée parce que syndiquée, menacée d’arrestation, elle décide, avec Ahmet, son mari, de partir, pour permettre à leur fille Delal de poursuivre sa scolarité ailleurs.
Rassurés par quelques contacts, ils se décident rapidement et rejoignent la Serbie où ils sont pris en charge par un réseau de « passeurs de frontières ». Dès lors rien ne se passe comme prévu : on leur réclame de l’argent en permanence, les demi-heures de trajet annoncées n’en finissent pas, la « balade » se transforme vite en parcours du combattant, on les abandonne en Allemagne bien qu’il soit convenu de les conduire en Suisse,… Puis commence les séjours dans les camps de réfugiés: « Les camps sont inhumains… Inhumains. » Entassés à plusieurs familles dans une même chambre, les conditions d’hébergement sont indescriptibles, difficilement imaginables.
À quoi bon persévérer ? Est-ce que cela valait la peine que leur fille grandisse loin de ses proches, « dans un pays comme celui-ci, si dépourvu d’âme » ?
En acceptant de témoigner, Sorê cherche à comprendre leur décision et surtout à montrer « l’horreur du trafic d’êtres humains ». Si peu de choses sont racontées. Sobre et édifiant.
Ernest London
Le bibliothécaire-armurier
LE VOYAGE DE SORÊ
Récit d’un exil et retour
Propos recueillis et édités par Loez
Illustrations de Maya Mihindou
72 pages – 7 euros
Éditions La Ronce – Collection « Ruz gant an avel » – Saint-Jeures (43) – Avril 2025
www.helloasso.com/associations/la-ronce-editions/boutiques/catalogue
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