En 1934, dans un camp de concentration des prisonniers politiques, communistes et sociaux-démocrates se disputent et se renvoient la responsabilité du résultat des élections de 33.
Embarras d’un juge chargé d’arbitrer le saccage d’une bijouterie juive par les SA, en 1934, ne pouvant désigner de coupable. Les faux témoignages rapportant des provocations du commerçant débiteur d’un responsable du régime, sont inutilisables. Ses collègues l’abandonnent tout à tour voyant qu’il ne trouvera pas d’issu acceptable.
Panique de parents, en 1935, alors que leur jeune fils vient de s’absenter subitement, imaginant qu’il soit allé dénoncer aux Jeunesses hitlériennes leurs propos un peu critiques.
Physiciens, en 1935, qui doivent se cacher pour évoquer les recherches d’Einstein utiles à leurs travaux.
Boulangers en prison en 1936 pour avoir continué à faire leur pain comme on doit le faire, sans y ajouter son et pommes de terre réglementaires.
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Conversations dans une file d’attente en 1938, notamment au sujet du boucher arrêté pour avoir refusé de mettre en vitrine des jambons en carton pour masquer la pénurie.
Pièce édifiante à lire immédiatement. Comment, en quelques mois, un parti autoritaire légalement élu, au nom d’une certaine idée nationale, impose son contrôle et la terreur sur toute la société : débâcle économique au nom de l’effort de guerre niée par une propagande implacable, auto-censure permanente, surveillance généralisée, opposants et suspectés arrêtés. Un choix de situations fort intelligent qui économise bien des discours.
Sans commentaire.
GRAND’PEUR ET MISÈRE DU IIIe REICH
Bertold Brecht
Texte français de Maurice Regnaut et André Steiger
112 pages – 12 euros
Éditions L’Arche – Paris – 1974
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