Le 23 septembre 2013, Nadejda Tolonnikova, membre du groupe punk Pussy Riot condamnée pour blasphème, entame une grève de la faim pour dénoncer les conditions d’incarcération de la colonie pénitentiaire n°14 du village de Parts en Mordovie.
Si le code du travail y est en apparence respecté, les huit heures de travail quotidiennes sont systématiquement portées à seize ou dix-sept, par des heures supplémentaires imposées pour remplir les quotas de production obligatoires, samedi et dimanche compris. Un jour de congé est accordé toutes les six semaines.
Le règlement est conçu de façon à ce que les punitions soient infligées à l’ensemble d’une unité, voire du camp, au moindre manquement. Ainsi, les détenues elle-mêmes brisent la volonté et terrorisent les réfractaires.
Les conditions sanitaires sont entretenues (canalisations bouchées, points d’eau insuffisants, eau coupée régulièrement,…) pour que les prisonnières restent sales. De même l’alimentation est servie délibérément souillée ou pourrie.
L’administration détourne nourriture, vêtements, machines-outils, fruits du labeur des détenues et budget de fonctionnement en général, au profit de ses membres. Ce qui sert également à entretenir ces conditions humiliantes, semblables à l’esclavages.
Cette lettre, transmise par son avocat, est un rare témoignage du système carcéral russe qui concerne 800 000 prisonniers, tant l’administration veille à se que rien ne filtre à l’extérieur.
LETTRE DE MORDOVIE
Nadejda Tolokonnikova
26 pages – 2 euros
Éditions L’Insomniaque – Montreuil – Novembre 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire