10 janvier 2018

MÉMOIRES DE GÉRONIMO

Au début du XX ème siècle, un vieil indien, prisonnier de guerre, raconte sa vie à S.M. Barret. Le célèbre chef apache Géronimo revient pour lui sur sa naissance en 1829 et son enfance dans l’Arizona.
Il lui explique les rites et coutumes des apaches chiricahua, lui narre ses premiers exploits : ses nombreuses razzias contre les villages mexicains.
Pendant l’été 1858, les troupes mexicaines s’en prennent au campement de sa tribu installé à Kas-ki-yeh, massacrant sa femme et ses trois enfants. C’est à cette époque qu’il vit pour la première fois des hommes blancs, mesurant la terre. Dix ans plus tard, ceux qui invitèrent les chefs apaches à une conférence à Apache Pass (Fort Bowie) se montrèrent moins amicaux. Une fois réunis dans une tente, les soldats les assaillirent et seuls quelques guerriers purent s’échapper en découpant la toile. De même, en 1863, le chef Mangus-Colorado parti signer un traité de paix avec les blancs à Apache Tejo dans le Nouveau Mexique fut traitreusement assassiné.
Alors que les indiens acceptent souvent lorsqu’on a su gagner leur confiance, de déménager, même loin de leurs territoires, d’adopter la vie des blancs en se consacrant à l’élevage et à la culture, ils sont constamment trahis. Ainsi les promesses que fit à Géronimo au cañon Skeleton pour qu’ils rendent les armes, ne furent jamais tenues. Il fut séparé de sa famille, envoyé en Floride et du travailler dur pour le gouvernement. C’est ce que confirment les nombreux documents officiels reproduits en appendice.

L’intérêt principal de cet ouvrage demeure sans doute l’introduction de Frederick W. Turner III dans laquelle il donne une brève chronologie de l’extermination des indiens par l’extension de la loi blanche sur l’étendue du continent :
1840 : Les frontières permanentes du territoire indien sont délimitées et les grandes plaines doivent leur appartenir pour toujours.
1877 : Toutes les promesses ont été reniées et il n’y a plus une seule tribu « libre » dans toutes les grandes plaines au sud du Canada.
1883 : La destruction des bisons est pratiquement achevée.
Avec ces trois dates, on comprend la violence et la rapidité de cette « conquête de l’Ouest ». Ainsi, lors de l’annexion de la Californie en 1848 quand on y trouva de l’or, 100 000 indiens y vivaient. En 1859, ils n’étaient plus que 30 000 et seulement 15 000 à la fin du siècle.


Ce document constitue une pièce à charge dans le procès du génocide des indiens.



MÉMOIRES DE GÉRONIMO
Introduction de Frederick W. Turner III
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Martine Wiznitzer
170 pages – 8 euros
Éditions La Découverte – Collection Poche – Paris – Novembre 2001
Première édition française en 1972
Propos recueillis en 1904

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