L’expression « action directe » a été propagée par les Industrial Workers of the World (IWW) dans les années 1910. « Elle désigne la pratique qui consiste à tenter de faire advenir de manière directe un changement désiré, plutôt que de compter sur des méthodes de médiation politique comme le vote ou la pétition. » Dans un contexte de dépossession généralisée et d’aliénation imposée par la société industrielle, elle procure une véritable force, un pouvoir à ceux qui l’utilisent : John Brown, Nelson Mandela, Rosa Parks et les autres militants des droits civiques, les suffragettes britanniques, les militants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et dans la forêt de Hambach,… Les mouvements sociaux triomphent ou échouent en fonction de leur capacité à attaquer des cibles stratégiques, à résister à la répression et à la cooptation.
« Les gouvernements usent de stratégies pour pacifier les mouvements de résistance, comme diviser les communautés, effacer leurs mémoires collectives, et transformer leurs luttes en quelque chose d’inoffensif – de même que les luttes militantes du mouvement des droits civiques furent effacées et remplacées par un boulevard Martin Luther King dans chaque ville. »
Les auteurs rappellent quelques règles élémentaires de sécurité afin de réduire les risques de la répression d’État, alors que celui-ci utilise désormais la « lutte contre le terrorisme » comme prétexte pour étendre sa surveillance et son contrôle à des groupes qui dénoncent les dégradations environnementales, par exemple. L’utilisation de l’informatique est abordée sous tous ses aspects et de nombreux conseils, pour une utilisation anonyme notamment, sont présentés. La préparation d’une action est minutieusement décrite du point de vue organisationnel, matériel, juridique, médiatique,… Un chapitre est entièrement consacré à l’antirépression, recensant tout ce à quoi on peut se trouver confronté, du contrôle d’identité à la garde à vue, de l’infiltration aux écoutes, des gaz lacrymogènes à l’incarcération. Puis sont passées en revue et longuement décrites, la plupart des techniques de blocages, au sol, puis aériens, accompagnées de nombreux schémas descriptifs.
Les occupations longues durées sont également abordées, ainsi que les blocages ferroviaires, les blocages en mer, les blocages d’hélicoptère, les déploiement de banderole. Enfin, les principales réglementations juridiques sont évoquées à l’attention de ceux qui envisage le « sabotage juridique ».
Cet ouvrage présente le mérite de regrouper l’ensemble des informations utiles – et éprouvées – pour préparer n’importe quelle action directe. Suffisamment complet pour servir régulièrement.
EARTH FIRST !
Manuel d’action directe
418 pages – 13 euros
Éditions Libre – Paris – Juillet 2019
www.editionslibre.org
Traduction en hollandais de cet article : libertaireorde.wordpress.com/2020/05/31/de-aarde-eerst-handboek-voor-directe-actie
Merci à Thom Holterman.
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