30 juillet 2020

LE PEUPLE DU CHEMIN


Dakoba, « l’enfant du ventre de la grande forêt » et sa petite soeur Loca échappent au massacre des membres de sa tribu isolée au coeur de l’Amazonie, où leur présence contrariait le chantier d’une route et d’un projet d’extraction pétrolière.
Recueillie par les assassins, Dakoba garde toujours espoir, sensible aux messages délivrés par les rêves de sa soeur, liée aux souvenirs et aux traditions. Dans son coeur, le chant de la forêt continue de battre. Elle est persuadée de pouvoir retrouver ses cousins, se cacher avec eux. Son inébranlable espérance impressionne et résonne longtemps, une fois ce livre refermé, tout comme ces mots lancés à une indienne rencontrée au cours de leurs pérégrinations :
« Ils ne pourront pas couper tant d’arbres. Ils ne pourront pas ouvrir tant de routes.
La jungle est immense. Ils n’arriveront pas à tout abîmer.
Ils savent bien que pour préserver la vie, ils ont besoin de la forêt.


Ne t’inquiète pas, Mayta. Ils le savent et ils ne détruiront pas tout.
Crois-tu qu’ils soient fous ? »




On pourra s’étonner que les phrases prononcer en espagnol ne soient pas traduites dans un ouvrage destiné aux jeunes lecteurs, mais l’auteur place ainsi ceux-ci dans l’exacte situation de Dakoba qui refuse d’apprendre « la langue de ceux qui tuent », qui refusent de les laisser l’apprivoiser.


Marion Achard parvient très subtilement à échapper à une vision « occidentalo-centrée » en adoptant une perspective indienne sans toutefois tomber dans les clichés ou dans une vaine tentative de construction d’une grande fidélité mais totalement inintelligible. Beaucoup d'intelligence donc dans cette approche du monde amérindien et des interactions destructrices avec la
« civilisation ».





LE PEUPLE DU CHEMIN
Marion Achard
98 pages – 12 euros
Éditions Talents hauts – Paris – Janvier 2017

À partir de 9 ans ?




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