23 septembre 2021

LA MÉLANCOLIE DE LA NASSE

Xavier Calais est un habitué des manifestations. Avec nostalgie, il songe à celles, sauvages et nocturnes, au cours desquelles des Porsche pouvait être incendiées : « Il me semblait n'avoir jamais vu de ma vie plus beau feu de camp. » Regrettant que les cortèges tournent désormais littéralement en rond, chargés parfois avant même de partir, tout au moins sévèrement encadrés, que tout soit devenu « trop prévisible ». « La nasse n’était-elle pas devenue la métaphore de notre condition humaine ? »

« J'avais soif d'aventure, d'imprévus, de poésie, mais je n'oubliais pas pour autant que je vivais à Rennes, dans cette ville autrefois rock, qui avait vendu son âme à la French Tech, tout ça pour faire rayonner une attractivité de pacotille. » Ce jour-là, il est embarqué en garde à vue, expérience qu’il raconte non sans humour : l’absurdité de la situation et l’absence totale de charges pesant contre lui, l’autorisant à adopter un certain détachement et un sens de la dérision discret mais redoutable.

Témoignage touchant qui ne fera que confirmer pour beaucoup, sur un mode littéraire assumé, que la rue est bel et bien devenue une impasse.

Ernest London
Le bibliothécaire-armurier

 

LA MÉLANCOLIE DE LA NASSE
Xavier Calais
74 pages – 7 euros
Éditions du commun – Rennes – Septembre 2021
www.editionsducommun.org/


Voir aussi :

RADICALISATION EXPRESS - Du gaullisme au Black Bloc

 

 

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