5 mai 2018

LE GAFFEUR

Représentant en produits cosmétiques, Pierre Javelin voit brusquement sa vie basculer : il découvre un couple installé dans son appartement, comme s’il y vivait depuis des années ; sa femme est introuvable ; leurs noms ont disparu des registres administratifs.
Mobilisant des efforts de logique et de raison pour enrayer la disparition progressive de son identité au sein de la Cité, la force des syllogismes les plus absurdes d’une administration sournoise et aux desseins impénétrables, le contraignent tout de même à commettre des erreurs qui se retourneront contre lui. Empruntant une nouvelle identité pour déjouer les pièges, il ne fera que s’enferrer un peu plus. Il s’obstinera pourtant, cherchera à comprendre, refusera de se soumettre, de rentrer dans le moule. Jusqu’à présent, il n’avait d’ailleurs jamais beaucoup fréquenté l’Institut National d’Idiosyncrasie Appliquée pour se faire « déconseiller », ce n’est pas maintenant qu’il va se soumettre.Le « procès » qu’on semble lui intenter rappelle bien évidemment celui de Joseph K. et la surveillance permanente qui règne dans la Cité fait écho à celle de 1984. Pourtant, ce roman est une oeuvre originale qui dénonce la déshumanisation et la négation de l’individu de nos sociétés. Armé de son seul esprit critique, son héros refuse d’abdiquer et de se soumettre. Son rejet du conformisme est éminemment politique. Écrit par un auteur méconnu, il donne envie de découvrir ses autres titres.





LE GAFFEUR
Jean Malaquais
306 pages – 20 euros
Éditions L’Échappée –  Collection « Lampe-tempête » – Paris – Mai 2016
Première publication : Éditions Buchet-Chastel – 1953
http://www.lechappee.org/

1 commentaire:

  1. C’est en effet un roman qui traite des thématiques classiques avec modernité, talent et singularité.

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