« Ce livre ne tourne pas autour du pot. Il a l’intérêt de présenter un bilan et une analyse lucides de la situation et de proposer des solutions, sans faux-semblants. Ça ne plaira donc sans doute pas à tout le monde, mais là n’a jamais été l’ambition de Paul. Pour faire des choses importantes, il faut commencer par renoncer à faire l’unanimité. » prévient Lamya Essemlali, co-fondatrice et présidente de Sea Shepherd France, dans sa préface.
Dans ce manifeste coup de poing, écrit et distribué aux gouvernements en amont de la Cop21, Paul Watson va effectivement droit au but : aimons-nous suffisamment nos enfants pour leur épargner une catastrophe ou sommes-nous trop attachés « au confort que nous procurent la pollution, la surexploitation et le consumérisme » ?
L’eau circule sur notre planète à la manière du sang dans un corps, irriguant les quatre systèmes qui l’animent : l’hydrosphère, la cryosphère, l’atmosphère et la biosphère.
Toutes les espèces doivent respecter trois lois pour survivre : la diversité, l’interdépendance et les ressources limitées. L’homme n’en est qu’une composante parmi les autres et pourtant il consomme et vole les ressources aux autres espèces sans rien rendre à la biosphère.
Depuis 1950, 40 à 50% du phytoplancton des océans a disparu. Or il produit près de 50% de l’oxygène que l’on respire et capte le CO2.
Entre pamphlet et catalogue de slogans, Paul Watson avec ce fascicule ne prend guère la peine de développer son propos, aussi certaines solutions interpellent quand elles ne troublent pas. Lorsqu’il évoque la surpopulation, il se demande, au nom de la loi sur les ressources limitées, si tout le monde a le droit d’avoir un enfant ou si ce droit doit reposer sur la capacité à l’élever et l’éduquer, à l’aimer. Cette proposition malthusienne ne va-t-elle pas une fois de plus à l’encontre des populations qui subissent la pauvreté ?
Il propose de mettre en place une économie verte pour décourager la consommation croissante des ressources mais dénonce par ailleurs le « développement durable » comme un concept inventé pour nous déculpabiliser, un business. Un peu plus d’explication n’aurait pas, ici, été superflu.
Il suggère également le développement de communautés autosuffisantes pour en finir avec le transport des matières premières. Il proscrit les produits jetables en plastique, les véhicules individuels et dénonce l’industrie de la viande en rappelant que la production d’un hamburger consomme 600 litres d’eau, ainsi que les budgets militaires, signe de la folie de l’homme.
Malgré ces quelques réserves, ce livre apporte des informations de façon extrêmement synthétique, faute de solutions nouvelles. Sa conclusion est très habile puisqu’elle retourne l’argumentation de ses contradicteurs : « Les climato-sceptiques nous traitent de Cassandres alarmistes et pessimistes. Mais ils oublient que Cassandre avait raison ! Si elle était maudite, c’est parce que personne ne la croyait. »
URGENCE ! SI L’OCÉAN MEURT NOUS MOURRONS
Paul Watson
50 pages – 4,99 euros
Éditions Glénat – Grenoble – Janvier 2016
En lien avec «Urgence ! Si l’océan meurt nous mourrons.», dessinatrice, j'ai réalisé une série sur la pollution des océans conçue à partir de photographies de particules de plastiques trouvées sur des plages aux quatre coins du monde ! Plusieurs ONG internationales de protection des océans ainsi que des scientifiques m'ont envoyé des photographies de ces fragments de plastique. Prenez le temps de découvrir ces dessins ⬇️
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