Un petit tabouret est prêté à un orateur par la concierge d’une usine pour haranguer les ouvriers, avant d’être endommagé lors d’une charge policière.
Si grève et manifestation servent bien de toile de fond à cette histoire, c’est avant tout le point de vue du tabouret qui prime. Si la condition ouvrière est représentée (avec beaucoup de talent et une utilisation intelligente des couleurs) dans toute sa dureté et les revendications avec enthousiasme et optimisme, aucun commentaire sociologique ou contextuel n’apporte d’explication au lecteur. L’histoire conserve ainsi toute sa fluidité et ne se perd pas dans les détails.
La répression semble inévitable. Le parallèle entre les deux récits semble entériner un statu quo auquel on ne peut échapper, un enfermement dans un éternel recommencement du même cycle. Le petit tabouret voulait « aller plus loin » mais retrouve « avec joie sa place sous la table », tandis que les travailleurs reprennent leur ronde.
Pas de véritable discours politique mais une vraie représentation, rare en littérature jeunesse, des conditions de travail en usine et de la contestation.
HISTOIRE DU PETIT TABOURET
Fabienne Mounier et Daniel Hénon
32 pages – 10,70 euros
Éditions L’École des loisirs – Paris – Septembre 2002
30 pages – 5 euros
Éditions L’École des loisirs – Collection « Les Lutins » – Paris – Novembre 2006
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