29 avril 2022

POINTS DE NON-RETOUR [DIAGONALE DU VIDE]

Toujours sur les traces de sa propre mémoire familiale, la réalisatrice Nora interroge trois anciens pensionnaires d’un foyer de la « diagonale du vide ». Elle enquête sur le « déplacement » d’enfants réunionnais, au début des années 1960, enlevés à leur famille et « transplantés » pour repeupler les départements français victimes de l’exode rurale. Dernier texte de la trilogie des Points de non-retour avec laquelle Alexandra Badea a entreprit d’explorer quelques trous de mémoire de l’histoire coloniale.
« Comment on se reconstruit après ça. », tel est l’object du projet de Nora. Elle écoute leur colère. Car ils n’ont plus que ça, une colère que certains tentent de transformer en puissance, en pouvoir : « Je n'ai pas à avoir honte. Ça fait pas longtemps que je l'ai compris, et je l'ai bien intégré cette fois-ci. On ne vient pas tous au monde dans les mêmes conditions. C'est la première discrimination qu'on subit. Et je ne parle pas d'argent ou de milieu social. Je parle d’amour. On ne nous donne pas la même quantité d'amour au début de nos vies et ça vient de là, la déchirure. »

Alexandra Badea confirme sa capacité à scruter les consciences, à rendre intelligibles les traumatismes de certaines destinées tragiques, à tirer de l’ombre et de l’oubli les pages sombres de l’histoire coloniale, à rendre la parole aux victimes de celle-ci.

Ernest London
Le bibliothécaire-armurier


 

POINTS DE NON-RETOUR [DIAGONALE DU VIDE]
Alexandra Badea
112 pages – 13 euros
Éditions de L’Arche – Paris – Janvier 2022
www.arche-editeur.com/livre/points-de-non-retour-diagonale-du-vide-715

 

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