14 mars 2019

DE NOS FRÈRES BLESSÉS

En 1956, Fernand Iveton dépose une bombe dans un local à l’écart des ateliers de l’usine où il travaille, à Alger. Cet acte symbolique qui s’inscrit dans la lutte de libération nationale ne doit blesser ni tuer personne. Dénoncé, il est arrêté avant l’explosion. Coupable d’une intention de sabotage, il est condamné à la peine capitale, dossier facile à défendre mais qui tombe au mauvais moment. « La guerre et la loi n’ont jamais fait bon ménage. »

Joseph Andras relate sa détention, les séances de torture qu’il subit, son procès, croisant ce récit avec celui de la rencontre avec Hélène, celle qui deviendra sa femme, alternant le crescendo des moments douloureux et les flash back des souvenirs heureux. L’écriture est précise et cherche plus à trouver le mot juste qu’à épater le lecteur. Il s’agit avant tout de rendre justice à Fernand Iveton, de raconter simplement qu’il n’était pas le tueur sanguinaire que décrivit la presse mais un idéaliste épris de liberté, mort « à cause de l’opinion public ». Seul européen guillotiné pendant la guerre d’Algérie, c’est surtout d’être français et d’avoir épousé une cause opposée à l’État français qu’on ne lui pardonne pas. Militant communiste, il attendra longtemps le soutien du parti.

La littérature au service de l’Histoire, de la mémoire et de la justice.





DE NOS FRÈRES BLESSÉS
Joseph Andras
146 pages – 17 euros
Éditions Actes Sud – Collection « Domaine français » – Arles – Mai 2016



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1 commentaire:

  1. Le mot de la fin "Il attend" est incompréhensible.On pourrait le comprendre s'il s'agissait du parti communiste français, mais Fernand était membre du parti communiste ALGERIEN,alors interdit.Il a posé sa bombe dans le cadre des commandos "Combattants de la libération" l'organisation militaire de ce même parti(qui signera plus tard avec la direction du FLN un accords intégrant ses groupes armés dans l'ALN.

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