8 avril 2025

1525 + (42x16) = 2197

De Magdebourg jusqu’à Rome. Récit d’un périple à vélo (la carte est sérigraphiée au verso de la jaquette) sur les lieux de ce que l’Histoire a retenu sous le nom de « Guerre des paysans » ou « soulèvement de l’homme ordinaire », sur les traces de Thomas Müntzer  bien sûr, mais aussi de Michael Gaismair, nettement moins connu mais que l’auteur – qui a tenu à conserver l’anonymat – contribue à sortir de l’ombre, et Peter Paßler.. Il alterne allègrement rappels historiques, anecdotes vélocipédiques et souvenirs de lectures.

À Bad Frankenhausen, a été édifié le Panorama Museum qui abrite une fresque de 123 mètres de long et 14 de hauteur, commémorant la bataille qui scella la défaite des paysans, le 15 mai 1525. Les historiens estiment à plus de 100 000 le nombre de victimes de ces évènements (pour une population de 12 millions), un millier de châteaux détruits et de nombreux monastères pillés. La balade ne fait que commencer et l’auteur prévient : « Le voyage comme moyen d’aller vérifier sur place si ce que l’on a vu ou lu correspond bien à la réalité ! Très peu pour nous ! » Bien d’autres considérations sur le tourisme seront émises par la suite, glissées entre deux exposés ou deux averses : « Paradoxe des velléités de mobilité de notre époque : les touristes veulent découvrir des pays, des régions que les autochtones n'aspirent qu'à quitter. Ce qui induit quelquefois incompréhensions et malentendus. » La description de la naissance de la société capitaliste devient aussi souvent le prétexte à réflexions sur la société actuelle, avant ou après une baignade.

« Il ne fait aucun doute à mes yeux que la géographie des lieux a souvent, (voir toujours) conditionné l'Histoire et que les figures de celle-ci ont cherché à profiter ou à s’affranchir des contraintes de celle-là. Il suffit de penser, par exemple, à la résistance profitant de la géographie du plateau du Vercors, à la cavalerie makhnoviste parcourant les grandes plaines d’Ukraine ou encore aux habitants de la Zomia sud-est asiatique utilisant les hautes terres comme un rempart à une intégration dans un État. » Toutefois, les deux chronologies, historique et sportive, ne correspondent pas systématiquement ; les récits ne sont pas toujours in situ. Mais l’intérêt demeure et ce procédé original mériterait assurément d’être décliné : aller, physiquement, à la rencontre d’autres histoires.


Ernest London

Le bibliothécaire-armurier



1525 + (42x16) = 2197

Errance à vélo dans les cendres des embrassements de 1525

Anonyme

166 pages – 15,50 euros

Auto-éditions – Grenoble – Avril 2025

Pour plus d’infos, contacter l'auteur : xbikepunxx@gmx.fr



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Q L’oeil de Carafa

LA GUERRE DES PAYSANS (BD)

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