Étienne de la Boétie démontre la naturalité de la
liberté et en déduit que l’état de servitude nait par habitude. Si les tyrans
assujettissent les hommes par contrainte ou par tromperie, il est étonnant de
constater combien la résistance est ensuite rare.
Le tyran n’a que les moyens qu’ils lui fournissent
pour les détruire. Sans chercher nécessairement à le renverser mais en ne le
soutenant simplement plus, les voilà libres. Pourquoi cette volonté de servir
est-elle alors si enracinée ?
Ceux qui naissent sans avoir jamais connu la liberté
ne peuvent la regretter et les autres s’en sont accoutumés.
La tyrannie génère la lâcheté, l’ignorance facilite
la manipulation, les spectacles et les jeux, la soumission, la nécessité de la
pitance favorise l’amour de celui qui la dispense (leur la fut-elle voler), les
attributs du pouvoir impose le respect.
Sur ces principes, une hiérarchie de servitude s’instaure
afin que ceux qui en profitent soient presque aussi nombreux que ceux à qui la
liberté plairait. Le tyran asservit ses sujets les uns par les autres.
Cependant, ils ne sont jamais que complices car l’amitié n’existe qu’entre gens
de bien nous rappelle La Boétie, si bien que la plupart des anciens tyrans ont
presque tous été tués par leurs proches.
Analyse très fine de l’armature même du pouvoir et
invitation à la révolte contre l’oppression et l’exploitation, nullement
démodées bien au contraire.
DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE.
Étienne de la Boétie
Traduction en français moderne par Séverine Auffret.
66 pages – 3 euros
Éditions Mille et une nuits – Paris – octobre 1995
Rédaction 1546 ou 1548 et première publication en
1576.
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