Après l’épreuve du siège, Alix, alors âgée de 29 ans, s’engage comme ambulancière dans le bataillon de son mari pour le suivre au front. À Issy, elle raconte les dix jours de son séjour dans le cimetière, sous la pluie, le manque d’équipements et de vivres, les sous-effectifs, le manque de repos. Les laisser-passer retrouvés témoignent de tous ses mouvements. Elle se replit ensuite, avec la troupe, au fort de Vanves puis de Clamart, à Levallois d’où ils iront dans les ruines de Neuilly, sous les bombes. Le 29 mai, Henri, son époux, décède du tétanos, consécutif à une blessure profonde. Alix, sa mère, sa sœur et son beau-frère quittent alors Paris pour Rambouillet.
Aux rumeurs des atrocités commises par les Versaillais, elle oppose l’entrain et les convictions des bataillons de la Garde nationale : « Ces abominables communeux ont brûlé solennellement la guillotine l'autre jour. Tu vois comme ils sont sanguinaires. » Si les conditions sont bien difficiles, elle perd rarement son courage et son enthousiasme : « Je t'assure que les trois mots qui composent la devise de la République sont bien mis en pratique parmi nous ; la liberté, cela va sans dire, quant à la fraternité et l'égalité, la composition de notre mess te convaincra qu'elles ne sont pas oubliées. »
Peu de récits nous sont parvenus du front. Grâce au remarquable et rigoureux travail de recherche de Michèle Audin, celui-ci est complété par ceux de l’entourage d’Alix Payen : sa mère et sa sœur Louise, restées à Paris, qui écrivent notamment à leur fils et frère et à leur mari et père.
Ernest London
Le bibliothécaire-armurier
De Michèle Audin :
C’EST LA NUIT SURTOUT QUE LE COMBAT DEVIENT FURIEUX
Une ambulancière de la Commune en 1971
Alix Payen
Écrits rassemblés et présentés par Michèle Audin
128 pages – 8 euros
Éditions Libertalia – Montreuil – Mai 2020
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire