Trois femmes monologuent, jouées par une seule et
même comédienne. La professeure d’histoire israélienne, l’étudiante islamique
et la militaire américaine. Leurs histoires parallèles vont suivre une même
chronologie pour les conduire à leur destinée fatale.
Si l’on comprend bien comment une terreur
irrationnelle s’empare de la raison de la première suite à un attentat dont
elle est témoin et qui depuis la hante, alors que l’histoire qu’elle enseigne est
justement l’antidote à l’intégrisme, le basculement vers la violence de la
seconde est moins intelligible, moins développé. Seule la lecture des titres
d’un journal la conforte à un moment, de façon quasi hypnotique, dans sa
résolution à passer à l’acte. Mais peut-être qu’une scène traumatique initiale,
comme celle de l’attentat pour la professeure donc, aurait-elle été trop
démonstrative. La troisième protagoniste vient en contrepoint apporter un point
de vue extérieur.
Nul jugement ici, simplement le développement de
situations qui propose la compréhension d’une complexité, en évitant la
caricature. Les personnages de Stefano Massini sont archétypaux tout en restant
profondément humains. Ils synthétisent et symbolisent chacun un antagonisme du
conflit.
Son théâtre est politique. Il pose ici la question
de la liberté de façon pessimiste par l’omniprésence de la fatalité : l’endroit
où nous sommes nés détermine-t-il sans échappatoire notre destin ?
O-DIEUX
Stefano Massini
Traduit de l’italien par Olivier Favier et Federica
Martucci
146 pages – 13 euros
Éditions L’Arche – Paris – janvier 2017
Du même auteur :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire