Ce patchwork de bribes de textes reflète l’esprit de
la Commune. Le lyrisme de Jules Vallès illustre l’enthousiasme de son
déclenchement, la détermination de Louise Michel est emblématique de celle de
tous ses acteurs et les analyses de Karl Marx expliquent l’organisation mise en
place dans l’urgence.
Les quelques pages extraites des comptes rendu
d’audience du procès de Louise Michel en décembre 1871, rappelle qu’elle fut
accusée « de soulever la populace, d’applaudir à l’assassinat, de
corrompre l’enfance, de prêcher une lutte fratricide ». Refusant de se
défendre, elle affirme appartenir toute entière à la révolution sociale et
accepter la responsabilité de ses actes. Elle souhaite rejoindre ses frères au
champ de Satory réclame la mort.
L’article de Jules Vallès reproduit ensuite, célèbre
en une belle prose l’avènement de la Commune. Le ton résolument lyrique pourra
donner envie de (re)lire cet auteur.
Dans les extraits choisis de « La Guerre civile
en France », Karl Marx revient en détail sur le fonctionnement mis en
place pendant la Commune, notamment l’élection non seulement de ses membres
mais de l’ensemble de ses fonctionnaires qui étaient responsables et révocables
à tout moment. Il explique qu’elle n’avait pas d’utopie toute prête à décréter
mais savait pouvoir libérer des éléments qui feraient s’effondrer la vieille
société bourgeoise en transformant les circonstances et les hommes. Elle
entendait abolir la propriété qui fait du travail du plus grand nombre la
richesse de quelques uns. Enfin, il prend la défense des insurgés accusés
d’avoir incendié la ville. Tout autant que les assaillants réplique-t-il et par
mesure défensive. On regrette que son analyse des raisons de l’échec n’y figure
pas. C’est par le court texte de présentation qu’on apprend qu’il s’interroge
sur cette révolution qui se désintéresse du contrôle de l’appareil de l’État et
valorise par-dessus tout la démocratie à la base, et l’on regrette que ces
propos n’est pas été retenus dans cette sélection. Cette critique aurait
notamment servi à Lénine et aux bolcheviks pour justifier la dictature de la
classe ouvrière.
Un des titres les plus décevants de la collection.
Recherchons de préférence les éditions intégrales de ces écrits.
« VIVE LA COMMUNE ! »
Procès de Louise Michel
Suivi de « LA COMMUNE EST PROCLAMÉE » de
Jules Vallès et de « LA GUERRE CIVILE EN France » de Karl Marx
66 pages – 3,10 euros
Éditions Points Seuil – Paris – février 2011
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Je lis :Cette critique aurait notamment servi à Lénine et aux bolcheviks pour justifier la dictature de la classe ouvrière. Précisément, un siècle de passé depuis 1917 : la Révolution Russe . L'analyse en serait très instructive aussi ! A voir ce qui peut paraître?
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